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Friday, April 23, 2010

Communiqué de Presse: A propos des « 50 000 tués par Sékou TOURÉ »



Le Club Ahmed Sékou TOURÉ défie Mme Hadiatou BARRY TOURÉ, son Association et RFI
Le 1er avril 2010 à 6h45 sur RFI, Mme Hadiatou BARRY TOURÉ, Secrétaire générale d'une Association de victimes, a déclaré que « Sékou TOURÉ a tué 50 000 personnes ».

Ce n'était pas un poisson d'avril, mais bien la sortie d'une personne qui, de par sa position, devrait contribuer à la recherche de la vérité, de faits avérés et étayés par des preuves, particulièrement en cette période de transition politique en Guinée.

Le Président Ahmed Sékou TOURÉ aurait tué 50 000 Guinéennes et Guinéens, au vu et au su de ses contemporains, dont plusieurs d'entre nous, et de la communauté mondiale, devenus tous soudainement et sur une longue période ses complices criminels, actifs ou passifs.
Mme Hadiatou BARRY TOURÉ, n'était peut être pas en Guinée, mais nous, nous étions ici. Et jamais nous n'avons été témoins de crimes organisés et systématiques, d'un carnage aussi monstrueux. L'évocation de tels crimes imaginaires constitue en soi une injure au Peuple de Guinée et à chacun de nous, rendus coupables d'avoir laissé concevoir et perpétrer pareilles infamies. Ces monstruosités sortent du cerveau de certains revanchards qui tentent de falsifier les faits de notre glorieuse histoire. Les preuves du contraire existent pourtant et abondamment. Les repères également sont nombreux. Ils peuvent éclairer la lanterne des uns et des autrees.

Il y a eu des complots et des agressions commis contre la Guinée dont la matérialité et l'évidence ont été prouvées par nombre d'historiens et d'experts guinéens et étrangers. Il s'en était bien sûr suivi une répression. Mais aussi loin que l'on puisse remonter aux sources documentées de cette répression, on n'arrive pas à dépasser, sur toute la durée de la Révolution guinéenne le chiffre, certes déjà trop élevé, de 117 personnes tuées. Ce chiffre de 117 personnes n’ pas été pas établi par les amis ou les défenseurs de Ahmed Sékou Touré, loin s’en faut, puisqu’il s agit bel et bien des militaires qui ont fait le coup d’état du 3 avril 1984 contre la Révolution.

C’est bien le CMRN qui, à travers une commission crée sous la poussée des prétendues victimes, a établi officiellement le chiffre de 117 personnes décédées dans les prisons guinéennes pendant le régime du PDG. Rien ne nous dit d’ailleurs que se chiffre n’ait pas été volontairement grossi pour les besoins de la cause. Souvenez-vous des turpitudes qu’on a agitées pour justifier et légitimer le putsch du 3 avril 1984. Nous reviendrons sur tous les grossiers mensonges dont on a voulu à l’époque couvrir la haute figure de Ahmed Sékou Touré, héro des indépendances guinéenne et africaines. Pour l’heure, contentons nous de nous étonner, de nous ébahir du saut astronomique effectue par les voltigeurs des grands espaces, qui de 117 passent allègrement à 50000. 117 morts, c est 117 morts de trop. Tous les Guinéens auraient voulu que l'évolution politique de la Guinée se réalisât sans aucune perte en vie, sans aucun supplice corporel ou psychique, sans aucun dommage quelconque. Que seule l'arme de la critique prévale et non pas la force des armes. Nous déplorons qu’il y ait eu des morts en Guinée, bien que nous comprenions parfaitement le caractère fondamental et irréconciliable des contradictions entre le choix fait par notre Peuple et l'action revancharde des ennemis intérieur et extérieur de notre souveraineté.

D'où vient donc cette statistique aberrante? 50000 personnes ou 50000 zombies?

Des Guinéens ou des sources guinéennes? Serions-nous incapables de dresser la comptabilité de nos morts? La civilisation africaine est pourtant caractérisée par le culte des morts et des anciens.

Étions-nous donc devenus tous subitement aveugles et sourds pour ne pas avoir remarqué la disparition, fût-elle dans la durée, de 50 000 de nos concitoyens, généralement parmi les plus lettrés, les plus fortunés ou les plus talentueux?

Notre société était-elle devenue aussi extraordinairement cruelle pour ne pas avoir ressenti le poids d'une telle saignée mortelle pour la Guinée, aussi insensible pour laisser commettre une forfaiture à nulle autre pareille, dans un pays où toute l'élite se connaissait, se côtoyait, partageait les joies et les peines des uns et des autres, à l'image des masses laborieuses que les nouveaux sociologues de la division présentent de nos jours en masses ethniques gélatineuses, sans conscience ni perspective, taillables et utilisables à merci?

Les marchands de cauchemar qui se cachent derrière ce décompte funeste mesurent ils la profondeur et l’ampleur du tort qu’ils font a notre pays, à son image d'hier et d'aujourd'hui ? S’ils sont guinéens pourquoi chargent-ils notre mémoire collective de tant de souillures, de tant d’abominations ? Que de contrevérités ! Que de satanismes ! Quelle honte ? Quelle infamie ? Que d’inconscience de la part de guinéens aux petits pieds !

Y a-t-il crime plus odieux que celui de couvrir son propre pays de cercueils aussi innombrables qu'imaginaires?

Ces aveuglés par la haine, savent-ils dénombrer? Connaissent-ils leur table d'addition? Savent-ils faire la différence entre les unités, les dizaines, les centaines et les milliers? Savent-ils qu'à l'échelle humaine 200 est un grand nombre et mille un très grand nombre? C'est ce qui explique que 100 ou 200 sont les limites imposées aux calculs et aux opérations arithmétiques des premières années de l'école. Et même à l'université, tant qu'on ne s'intéresse pas aux grandeurs géologiques, à celles de la physique avancée, à la grande économie, etc. mille constitue un grand, un très grand nombre. Pour preuve, nous mettons au défi Mme Hadiatou BARRY TOURÉ et l'Association dont elle se réclame de publier sous 24 heures, même à la volée, une liste de mille noms opposable parmi les victimes des camps de détention et lieux d'incarcération localisés ou identifiables. Nous disons bien une liste opposable au plan juridique et judiciaire. Ce test que nous appellerons « test de Hadiatou » doit pouvoir mettre tout le monde d'accord. Si Mme Hadiatou BARRY TOURÉ et compagnie le réussissent, ils auraient remporté une manche gigantesque dans la quête et la restauration de la vérité historique que nous appelons tous de tous nos vœux. La manche remportée pourrait alors servir de base pour une nouvelle manche de 1 000 nouveaux noms opposables jusqu'à épuisement ou dépassement des « 50 000 tués ou victimes » fixés à l'horizon de l'Association de Mme Hadiatou BARRY TOURÉ. Mais si le nombre 1 000 apparaît comme un grand nombre, car il est réellement très grand pour tout ce qui concerne le dénombrement d'êtres humains, l'on pourrait ramener la base du test à 200 personnes tuées pour raison politique durant la Première République. Et si la Dame du test échoue vraiment, elle devrait alors, avec toute sa compagnie, faire amende honorable et participer humblement à l'étude, à la recherche, à la documentation et à la valorisation de ce pan de notre histoire commune. 24 heures semblent largement suffisantes pour une association qui existe depuis tant de lustres et dont le credo affiché est la réhabilitation des victimes dont il serait inimaginable qu'elle ne détienne pas la liste complète par devers elle.

Du caractère perfide de la présentation de ce nombre macabre. A supposer que ce nombre fût exact, ce qui est parfaitement illusoire, pourquoi imputer ces morts réelles ou imaginaires uniquement au Président Ahmed Sékou TOURÉ et non à la lutte et à l'antagonisme irréconciliables entre la Guinée et les forces qui voulaient mettre à terre son entreprise historique et originale d’indépendance politique, d’émancipation social de développement économique?

Mme Hadiatou BARRY TOURÉ et compagnie seraient-elles des adeptes de Joseph Goebbels qui, parmi les nombreux préceptes de sa politique de propagande et de formatage de la pensée unique et de manipulation des masses arguait: « Plus le mensonge est gros, plus il passe ».

Ou alors, seraient-elles aussi naïves ou cyniques de croire qu'à force de répétition d'un « gros mensonge », de grossissement à outrance de l'effet, elles parviendraient, comme par prestidigitation, à masquer la cause de la répression et à faire porter des œillères au Peuple de Guinée et à l'humanité entière pour voir et lire le monde selon Mme Hadiatou BARRY TOURÉ et consorts?

Pensent-elles que la réserve que se sont imposées les forces du progrès en Guinée face à leur entêtement depuis qu'elles croient tenir leur « revanche » signifie couardise?

C'est mal connaître la détermination des patriotes qui se sont levés pour créer le Club Ahmed Sékou TOURÉ dans le noble dessein de restaurer la vérité sur notre histoire récente.

Des sources extérieures? Pourquoi se cacher derrière Amnisty International qui, depuis tout ce temps, est réellement incapable de fournir la liste, selon les uns des « 50 000 victimes », et selon les autres des « 50 000 tués » (ils n'arrivent même pas à accorder leurs violons macabres)?

Faut-il aller chercher ailleurs ce que l'on sait ou qu'on est censé savoir?

Que cache cet auto déni de responsabilité? Serions-nous incapables de mettre en œuvre les structures de l'Etat et des composantes actives du pays pour dresser l'état-civil de nos morts et disparus durant une période couverte par l'histoire, la documentation et la presse de chez nous et d'ailleurs?

Pourquoi aucun article, aucun éditorial, aucune manifestation en Guinée ou à l'étranger n'ont fait état d'un bilan aussi monstrueux à l'époque et particulièrement au moment où culminait l'antagonisme entre la Guinée et l'Occident?

N'est-il pas simplement symptomatique de constater que les puissances ennemies qui se sont liguées contre la Guinée de Septembre, ne soient pas parvenues à étayer leur rejet de la voie guinéenne du développement, par la production d'une liste alignant au moins le centième du total macabre visé par le « test de Hadiatou » présenté plus haut? Ces puissances que nous connaissons, n'auraient jamais dédaigné administrer une preuve aussi cinglante que fatale contre le Président Ahmed Sékou TOURÉ et son combat. A la vérité, il n'y en n'avait pas. A contrario, il existait d'autres preuves établissant la responsabilité de ces puissances dans le crime organisé contre la Guinée.

N'est-on pas en droit de penser que c'est là la raison ultime de la rapidité avec laquelle on a fait disparaître les archives de l'Etat guinéen, celles du Tribunal Populaire Révolutionnaire et, celles, personnelles, du Président Ahmed Sékou TOURÉ au lendemain du putsch du 3 avril 1984?

Vers la tolérance zéro. Que les falsificateurs de notre glorieuse histoire, leurs acolytes et leurs mentors se le tiennent pour dit une fois pour toutes: désormais, chaque fois qu'ils tenteront de déformer notre histoire récente, ils trouveront sur leur chemin les défenseurs de l'honneur et de la dignité de notre peuple, qui assument et revendiquent notre histoire, en dépit des dérives et vicissitudes de ce dernier quart de siècle. Et parmi eux, le Club Ahmed Sékou TOURÉ.

Que ces falsificateurs sachent que le statut de victimes qu’ils ont usurpé jusque-là, revient en réalité au Peuple martyr de Guinée. Notre Peuple a trop souffert dans sa chair et dans sa fierté des crimes commis par eux et leurs mentors. Notre Peuple ne laissera plus abuser de son martyr comme fonds de commerce par ceux qui usent d'expédients, d'affabulations et de dénégations.

Et si malgré tout, les affabulateurs continuent de ramer à contre-courant, qu'ils s'attendent à l'offensive par le verbe juste. Que ces affabulateurs s’attendent donc à l’offensive contre leurs calomnies, leurs contrevérités et leurs campagnes de désinformation. Trop c’est trop. Désormais c’est la tolérance zéro!

Pour conclure, nous rappelons l'Acte constitutif de l'Unesco qui stipule: « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».

Le Club Ahmed Sékou TOURÉ fait sienne cette sagesse qui est plus que d'actualité pour la Guinée engagée résolument dans la voie de son renouveau, après les tumultes et soubresauts que son évolution récente a enregistrés. Notre pays se doit, plus que par le passé, d'accélérer l'édification des défenses de la paix et de l'unité nationale, dans l'esprit et le comportement des acteurs de la vie sociopolitique afin que triomphe la Transition en cours. Si cela doit passer par le forum « vérité, justice et paix sociale » que d'aucuns appellent conférence « vérité réconciliation », forum que le Club Ahmed Sékou TOURÉ a toujours réclamé, nous réitérons avec insistance la tenue d'une telle concertation.


Pour le Club Ahmed Sékou TOURÉ
Le Président par Intérim.
M. Sidi DIARRA

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