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Wednesday, April 28, 2010

Lancement du Parti Guinéen pour la Renaissance et le Progrès : Discours d’Alpha Ibrahima Bah, président (publireportage)

Excellences Messieurs les Membres du Gouvernement ;

Excellences Messieurs les Ambassadeurs, et Représentants des Organisations Internationales Accréditées en Guinée

Excellences Messieurs les Représentants des Institutions Républicaines ;

Excellence Monsieur le Gouverneur de la Ville de Conakry ;

Messieurs les Maires de Cinq Commune de Conakry ;

Messieurs les Présidents des Partis Politiques ;

Messieurs les Représentants des Organisation de la Société Civile

Militantes, Militants et Sympathisants du PGRP ,

Distingués Invités.

J’ai l’insigne honneur et le grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue et vous remercier pour avoir bien voulu rehausser par votre présence cette cérémonie de lancement du Parti Guinéen pour la Renaissance et le Progrès.

Nous vous sommes d’autant plus reconnaissants pour ce geste que le pays connaît aujourd’hui un foisonnement de partis politiques, phénomène dont on ne doit cependant pas s’alarmer à notre avis, car cela démontre que le Guinéen a finalement pris pleine conscience de la nécessité de se lever et de s’impliquer dans le choix de type de société au sein de laquelle il souhaite vivre, lutter pour l’instauration de la démocratie et de s’engager sur la voie du développement durable.

La raison de notre engagement

Les Guinéens, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, se trouvent aujourd’hui confrontés à la plus grave crise de notre histoire.

La crise économique, sociale, politique et institutionnelle que traverse depuis des années notre pays est le résultat d’un faisceau d’erreurs, de choix politiques erronés, de manque de courage et de volonté de nos dirigeants pour affronter les problèmes qui assaillent notre peuple et augmentent chaque jour la pauvreté dans le pays. Après cinquante (50) ans d’indépendance, force est de constater que la Guinée est loin de satisfaire les besoins de sa population. A un gouvernement totalitaire de type socialiste a succédé un régime pseudo libéral dans lequel le laisser-aller, la gabegie et les détournements de derniers publics ont été roi. La mauvaise gouvernance dans tous les domaines s’est instaurée. Cette situation difficile a engendré un climat social, politique et économique délétère qui a culminé avec les revendications de Mars 2006 suivies des événements tragiques de Janvier/Février 2007 et de ceux de Septembre 2009. Tous les services sociaux se sont effondrés avec le manque prononce de financement. Avec la situation actuelle ce sont les perspectives de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et les objectifs de réduction de la pauvreté qui sont gravement compromis et cela nous parait tout simplement inacceptable.

Devant cette impasse, qui interpelle la conscience de chaque Guinéen, tout doit être fait pour rassembler et regrouper toutes les forces qui refusent le fait accompli, combattent la misère, la régression économique et sociale, et l’éclatement du pays, et acceptent de s’unir pour donner un nouvel espoir aux millions de Guinéens de l’intérieur et de l’extérieur..

C’est dans ce contexte que des guinéennes et des guinéens, conscients de l’immensité du défi à relever, ont décidé de créer un parti politique dénommé PARTI GUINEEN POUR LA RENAISSANCE ET LE PROGRES PGRP .

PGRP , ambitionne de rassembler toutes les bonnes volontés éprises de changement positif et désireuses de participer à la mise en œuvre de son programme d’activités en vue d’engager la Guinée sur la voie du progrès, de la réconciliation, de la paix et de la sécurité.

Le PGRP constitue un creuset dans lequel doivent se fondre les guinéennes et les guinéens vivant à l’intérieur comme à l’extérieur, sans distinction d’origine ethnique, de religion ou de condition sociale, souhaitant apporter chacun sa pierre à l’édification de la citadelle Guinée, notre chère Patrie.

Mesdames et Messieurs, Chers Militants du PGRP ,

Après 52 années d’indépendance, le bilan est là. Il est amer, surtout quand on le compare à celui de nos voisins envers lesquels la nature semble avoir été moins généreuse, mais qui nous dament le pion, à en juger par nombre

D’indicateurs de développement humain. On dit souvent que la Guinée est un scandale géologique, un pays riche, béni des Dieux. Mais alors pourquoi tant de pauvres dans un pays si riche ? Comment cela se fait-il que plus de la moitié des Guinéens vivent dans la pauvreté, c'est-à-dire avec moins de un dollar par jour, c'est-à-dire qu’ils ne peuvent pas manger à leur faim, qu’ils n’ont pas accès à l’électricité, à l’eau potable, ou aux services médicaux quand ils en ont besoin.

En 2002, 49 pour cent des Guinéens étaient classés pauvres, En 2009, ils étaient presque 54 pour cent. C'est-à-dire, qu’après 52 ans d’indépendance, au lieu de sortir notre peuple de la pauvreté, les dirigeants que nous nous sommes fabriqués nous enfoncent chaque jour un peu plus dans la spirale de la pauvreté, au lieu de nous enrichir. Allons nous accepter cela, Nous ne l’accepterons pas, le PGRP ne l’acceptera plus. Il nous faut une nouvelle manière de gouverner, une nouvelle génération de dirigeants, des dirigeants qui ont de la vision, des dirigeants qui ont le savoir-faire et qui sont pétris d’expérience, des dirigeants qui sont à l’écoute du peuple, des dirigeants qui respectent la chose publique, des dirigeants qui respectent leurs engagements, mais par-dessus tout des dirigeants qui sont intègres.

Mesdames , Messieurs Ne nous voilons pas la face, le redressement socio-économique de ce pays, sera au bout de l’effort, (tant les défis sont nombreux) un effort de toutes les composantes de notre pays, un effort soutenu et obstiné tendant vers un seul objectif, celui de faire de la Guinée un Etat de Droit, où les libertés fondamentales sont respectées, un hâve de paix, où l’on mange à sa faim, un pays où nos enfants peuvent s’épanouir où des chances égales de promotion leur sont offertes, un pays prospère, accueillant et ouvert sur le monde.

La Bonne Gouvernance, la transparence, l’autosuffisance alimentaire, L’expérience au service du développement, c’est notre sacerdoce.

La vision du PGRP , c’est celle d’une Guinée forte, prospère et respectée dans le concert des nations.

Mesdames, Messieurs Le PARTI POUR LA RENAISSANCE ET LE PROGRES, dans son plan d’action ambitionne le renouveau de la Guinée et des Guinéens. C’est pourquoi il envisage la mise en œuvre d’un vaste et ambitieux programme qui fait de la bonne gouvernance, de la rigueur dans la gestion, du mérite, de la probité, de l’intégrité la trame d’actions pour le CHANGEMENT escompté afin de rompre avec le passé, le pilotage à vue du moment, en la dotant d’institutions efficaces et crédibles au service du peuple pour remettre, très rapidement le pays sur les rails d’une croissance et développement soutenus – condition essentielle pour la réduction de la pauvreté.

Ce parti qui regroupe les Guinéens de toutes catégories, de toutes confessions, de toutes régions et de toutes les générations, se veut avant tout républicain, ouvert au dialogue et à la concertation et qui met au dessus de tout la Patrie, l’Unité Nationale, la Paix et la Stabilité du pays. Il est favorable à l’intégration sous régionale, régionale et africaine.

Le PGRP milite également en faveur d’une coopération internationale accrue, ainsi que la construction des grands ensembles, au niveau Africain et Mondial, en partenariat avec les bailleurs de fonds, et les institutions internationales.

Mesdames, Messieurs,

Pour la mise en œuvre de son Plan d’Action, le PGRP , entend, à court, moyen et long terme :

Mettre en œuvre un vaste programme de réformes et d’amélioration de la gouvernance Administrative dotée d’une fonction publique extirpée de sa corruption légendaire, disciplinée et au service du peuple, compétente, bien équipée et bien rémunérée ;

Améliorer la Gouvernance Economique ; Renouer avec les institutions de Bretton Woods pour obtenir un allègement de la dette qui est devenue insoutenable ; Maîtrise de la politique monétaire et du système financier ; amélioration de la politique budgétaire et fiscale ;

Mobiliser l’épargne et vulgariser la micro finance dans le pays profond, encourager la bancarisation du secteur informel ;

Rapprocher la Justice des justiciables, et lutter contre l’impunité et la corruption ;

Promouvoir et garantir les droits de l’Homme, et la bonne gouvernance, et assurer une meilleure gestion des deniers publics.

A cet égard le PGRP ambitionne de sortir la Guinée de ce piètre CLUB DE PAYS PAUVRES TRES ENDETTES (PPTE) car elle en a les moyens.

Renforcer la coopération dans tous les domaines avec les pays limitrophes et de la sous région ouest africaine pour créer un sous ensemble fort et efficace en faveur de nos populations.

Défense et Sécurité

La sécurité des personnes et de leurs biens sera une priorité absolue pour le PGRP. Les forces de défense et de sécurité seront réorganises, formées, équipées et remueuses de manière adéquate pour leur permettre de remplir efficacement leur mission et de participer effectivement au développement socio-économique du pays.

Dynamiser les secteurs porteurs de croissance : Agriculture et Elevage

Un vaste programme de développement agricole et pastoral sera mis en place pour assurer l’autosuffisance alimentaire à travers l’aménagement des espaces agropastoraux et la mise à la disposition des paysans de vaccins et de semences améliorées, ainsi que l’accès au crédit.

Pêche

La pêche fait partie des ressources et opportunités potentielles de la Guinée pour une croissance accélérée et la diversification de son économie. Le PGRP veillera à :

Intensifier les activités de recherche halieutique ;

Appuyer le développement de la pêche artisanale et industrielle ;

Réaliser les infrastructures de stockage, de traitement et de conditionnement ;

Améliorer l’approvisionnement du marché intérieur en produits de pêche.

Renforcer le dispositif de surveillance et de protection de la côte.

Mines

Réviser et actualiser rapidement et efficacement les contrats miniers et utiliser judicieusement les ressources minières pour le développement local et national.

Les contrats miniers en cours feront l’objet d’une revue et actualisation si nécessaire ; et

Les recettes minières seront rigoureusement suivies et reparties en fonction des priorités établies.

Industrie et Commerce

Les PME/PMI constituent le moteur de l’économie et le principal pourvoyeur d’emplois. A ce titre elles seront soutenues à travers la mise en place d’un environnement propice au climat des affaires : facilitation d’implantation et accès au crédit, cadre juridique incitatif, création de structures d’accueil et de promotion des produits. L ‘Etat favorisera la création de banques de développement pour appuyer l’Agriculture et l’Habitat.

Tourisme et Artisanat

Après l’agriculture et les mines, le tourisme sera le 3è poumon économique du pays :

- Des infrastructures hôtelières seront développées et des sites touristiques aménagés partout avec le concours des privés et des associations locales;

- Un plan stratégique de développement du tourisme adapté aux réalités actuelles sera mis en œuvre. Les personnes âgées seront mises à contribution pour enseigner l’histoire et les traditions locales ; et

- Des villages artisanaux seront construits et équipés au niveau de chaque préfecture.

Environnement

Lutter à outrance contre l’insalubrité dans les zones urbaines. Des infrastructures de transformation et de recyclage des plastiques et autres ordures seront construites avec un appui aux PME chargées de la collecte. Un programme de reboisement intégral couvrant toutes les zones dénudées du pays sera mis en place. L’utilisation domestique du gaz sera encouragée à travers une subvention de l’Etat pour réduire l’usage abusif du bois et charbon de bois.

Transports

Accroître et densifier le réseau routier urbain et rural, et développer les pistes rurales pour désenclaver les zones de production. A cet égard, toutes les préfectures seront reliées par des routes bitumées ou des pistes rurales qui convergeront vers les routes nationales. Le Chemin de Fer Conakry-Kankan sera reconstruit et connecté avec les chemins de fer miniers. Le port en eau profonde de Benty sera réalisé dans les meilleurs délais, avec le concours des sociétés minières. Les transports aérien, ferroviaire et terrestre seront développés selon un plan qui couvrira l’ensemble du territoire national. Un plan de transport urbain périurbain et rural sera élaboré et mis en œuvre avec la participation de tous les acteurs.

Réhabiliter les aéroports de l’intérieur du pays et réhabiliter la flotte nationale (aérienne et maritime) ;

Télécommunications

Le PGRP poursuivra et encouragera les efforts tendant a améliorer l’interconnexion entre les différentiels réseaux afin de faciliter la communication entre les usagers et a en réduire les coûts. Il favorisera la pose de fibres optiques pour de meilleurs accès aux autres continents.

Eau et Energie

Aménager des micros barrages, et construire des barrages hydroélectriques ainsi que des centrales solaires et éoliennes pour rapidement pallier au déficit énergétique

Construire des forages et des petits réseaux d’adduction d’eau dans toutes les préfectures et sous préfectures.

Santé

Accroître et densifier le réseau de structures sanitaires à la

Base ;

Construire, rénover et équiper les Hôpitaux de référence au niveau des régions et préfectures du pays ;

Créer un fonds d’aide médical en faveur des populations démunies, et un système rapide de réponse héliportée pour acheminer les nombreuses victimes d’accidents de la route vers des centres de traumatologies bien équipées

Intensifier la lutte contre les pandémies VIH/SIDA, le paludisme, la toxicomanie.

Education

Assurer la gratuité et l’obligation de l’enseignement primaire pour tous.

Rehausser le taux de scolarisation et du rendement du système éducatif, en améliorant les infrastructures et équipements scolaires, la qualification des maîtres et enseignants dans toutes les CRD, et la facilitation de l’accès via Internet et les nouvelles technologies de communication aux centres universitaires et autres lieux dépositaires de savoir.

Jeunesse

Privilégier les formations professionnalistes, et veiller à l’adéquation « Formation-Emploi pour résorber le chômage des jeunes

Développer et encourager la pratique des sports, avec la construction et la modernisation des infrastructures sportives au niveau local, préfectoral, régional et national

Femmes

Développer des filets de protection sociale et de ré ion en faveur de la mère et de l’Enfant, lutter contre les violences faites aux femmes

Promouvoir le genre et l’équité, garantir l’accès des femmes aux postes décisionnels ;

Vulgariser l’alphabétisation fonctionnelle et promouvoir l’entreprenariat féminin ;

Personnes âgées

Promouvoir une politique de protection et d’accompagnement des personnes âgées et des travailleurs retraités.

Ensemble donc, nous bâtirons une Guinée nouvelle et émergente à l’image des « Dragons Asiatiques » avec la rigueur, le travail, et la probité morale et intellectuelle, c’est possible de relever ce défi, dans une échéance de 5 à 10 ans, Un OBJECTIF NOBLE ET LOUABLE DU PGRP.

C’est pour toutes ces raisons que je déclare aujourd’hui, solennellement lancé lePGRP

Je vous remercie.

Tuesday, April 27, 2010

Congrès de Guinée Pour Tous: Kassory Fofana propose une feuille de route en débat !

Le Président de Guinée Pour Tous a été investi samedi 24 avril dans la salle des Congrès du Palais du Peuple pour être le Candidat de son parti aux Présidentielles du 27 juin 2010. Le Premier Congrès du Parti GPT aura tenu toutes ses promesses, en présence de certains leaders politiques, comme le Secrétaire Général du PDG-RDA, El Hadj Gussein, ou encore le Président de l'UFDG, Cellou Dalein Diallo, qui ont tenu des discours très marquants à l'endroit des idées novatrices émises par le Candidat de Guinée Pour Tous.
Choisi à l'unanimité par l'ensemble des Congressistes, Ibrahima Kassory Fofana a proposé une véritable feuille de route en débat pour construire le processus démocratique. Cette feuille de route en appelle à une démocratie responsable, transparente, saine, qui devrait unifier les Guinéens en faisant de la diversité ethnique et culturelle un atout et non un handicap. Pour "Kass", plusieurs étapes devraient nécessairement être franchies avant les élections, notamment les opérations de recouvrement des créances publiques, ou Audits. Le Peuple doit savoir la probité morale et intellectuelle de ceux qui aspirent à le diriger. Et c'est un ancien Ministre de l'Économie et des Finances qui parle, c'est qu'il n'a rien à se reprocher. Et tout comme lui, les autres responsables politiques devraient accepter, pour permettre au Peuple de faire la part des choses, d'être audités, et, comme qui dirait, d'être passés "au détecteur de mensonge". L'heure de la Vérité a sonné, proclame le Président de Guinée Pour Tous.

Comment Kassory Fofana perçoit-il les élections? Comme un passage obligé. Ceux qui pensent que le candidat de GPT voit en la date du 27 juin 2010 l'impossibilité de tenir le scrutin n'ont pas véritablement compris "le message du Boss". Ce que M. Fofana dit, c'est qu'il faut réflechir profondément à la chose électorale, pour éviter d'avoir inutilement consenti des efforts, même au prix du sang de certains bons guinéens. Il ya eu de considérables ratés dans le processus d'enrôlement et dans les opérations de revision des listes électorales provisoires, ceci, sans compter que le récensement des Guinéens de l'Etranger a été un fiasco dans plusieurs pays de la sous-région et européens à cause de la précarité des moyens logistiques. Des villes et CRD (Communautés Rural de Développement ) de l'intérieur du pays n'ont même pas accès aux services sociaux de bases comme l'eau potable et l'électricité, qui dans les pays voisins, ne sont pas des luxes, mais le B-A=BA de l'existence humaine. Ces problèmes, le Peuple n'a pas le droit de les ignorer, au détriment de la Course au Pouvoir des Politicards.

Des travaux du CNT: Le Président de Guinée Pour Tous est l'un des plus reconnaissants aux efforts fournis par le Conseil National de La Transition pour ouvrir la voie à une véritable démocratie. C'est à ce titre d'ailleurs qu'il estime que le CNT est une structure nécessaire Mais que dire des propositions faites récemment par cette instance au Président de la Transition, le Général Sékouba Konaté? Le CNT n'est qu'un organe consultatif, et le Chef d'État intérimaire a le devoir de consulter le Peuple, qui, en dernier ressort et dans le cadre d'une démocratie vraie,doit être le seul à dire oui ou non aux points qui sont proposés.

Peut-être que la date du 27 juin pourrait servir à convoquer le Peuple pour tenir un referendum sur les propositions faites par le CNT . Puis, faire de façon concomitance, la Présidentielle et les Législatives avant la fin de l'année 2010, car il ne faut pas perdre de vue que toutes les institutions mises en place pour surveiller la transition expirent au plus tard le mois de décembre.

"Libère ton esprit", mon frère guinéen, car "le pays a besoin d'institutions fortes, et non d'hommes forts".

Alia Marco, Aminata.com

Sunday, April 25, 2010

L'intégralité de la nouvelle constitution de Guinée


Préambule

Par son vote du 28 septembre 1958, le Peuple de Guinée a opté pour la liberté et constitué, le 2 octobre 1958, un Etat souverain: LA REPUBLIQUE DE GUINEE;

Tirant les leçons de son passé et des changements politiques intervenus depuis lors ;

LE PEUPLE DE GUINEE,

Proclame :

- Son adhésion aux idéaux et principes, droits et devoirs établis dans la Charte de l'Organisation des Nations Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, les Conventions et Pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme, l’Acte constitutif de l’Union Africaine, la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples et ses protocoles additionnels relatifs aux droits de la femme, ainsi que le Traité révisé de la CEDEAO et ses protocoles sur la démocratie et la bonne gouvernance.

Réaffirme :

- Sa volonté d’édifier dans l'unité et la cohésion nationale, un Etat de Droit et de Démocratie pluraliste.

- Sa volonté de promouvoir la bonne gouvernance et de lutter résolument contre la corruption et les crimes économiques. Ces crimes sont imprescriptibles.

- Sa volonté d'établir des relations d'amitié et de coopération avec tous les peuples du monde sur la base des principes de l'égalité, du respect de la souveraineté nationale, de l'intégrité territoriale et de l'intérêt réciproque;

- Son attachement à la cause de l'unité africaine, de l'intégration sous-régionale et régionale du continent.

Libre de déterminer ses Institutions, le Peuple de Guinée adopte la présente Constitution.

TITRE PREMIER

DE LA SOUVERAINETE DE L'ETAT

Article 1er :
La Guinée est une République unitaire, indivisible, laïque, démocratique et sociale.

Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race, d'ethnie, de sexe, de religion et d'opinion.

Elle respecte toutes les croyances.

La langue officielle est le français.

L'Etat assure la promotion des cultures et des langues du peuple de Guinée.

Le drapeau est composé de trois bandes verticales et égales de couleur ROUGE, JAUNE et VERTE.

L'hymne national est "LIBERTE"

La devise de la République est : TRAVAIL, JUSTICE, SOLIDARITE.

Son principe est : GOUVERNEMENT DU PEUPLE, PAR LE PEUPLE ET POUR LE PEUPLE.

Les Sceaux et les Armoiries de la République sont codifiés par voie réglementaire.

Article 2 : La souveraineté nationale appartient au Peuple qui l'exerce par ses représentants élus ou par voie de référendum.

Aucun individu, aucune fraction du peuple ne peut s'en attribuer l'exercice.

Le suffrage est universel, direct, égal et secret.

Dans les conditions déterminées par la loi, sont électeurs tous les citoyens guinéens majeurs, de l'un et de l'autre sexe, jouissant de leurs droits civils et politiques.

Les élections sont organisées et supervisées par une Commission Électorale Nationale Indépendante.

La souveraineté s’exerce conformément à la présente Constitution qui est la Loi suprême de l’Etat.

Toute loi, tout texte réglementaire et acte administratif contraire à ses dispositions ne sont nuls et de nul effet.

Le principe de la séparation et de l'équilibre des Pouvoirs est consacré.

Article 3 : Les partis politiques concourent à l'éducation politique des citoyens, à l’animation de la vie politique et à l'expression du suffrage. Ils présentent seuls les candidats aux élections nationales.

Ils doivent être implantés sur l'ensemble du territoire national. Ils ne doivent pas s'identifier à une race, une ethnie, une religion ou une région.

Ils doivent également respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie, l'intégrité du territoire et l'ordre public.

Les droits des partis politiques de l’opposition de s’opposer par les voies légales à l’action du Gouvernement et de proposer des solutions alternatives sont garantis.

Une loi organique détermine les conditions dans lesquelles les partis politiques se constituent et exercent leurs activités. Elle précise les conditions dans lesquelles un parti qui méconnaît les dispositions des alinéas précédents n’est plus considéré comme légalement constitué.

Article 4 : La loi punit quiconque par un acte de discrimination raciale, ethnique, religieuse, par un acte de propagande régionaliste, ou par tout autre acte, porte atteinte à l'unité nationale, à la sécurité de l'Etat, à l'intégrité du territoire de la République ou au fonctionnement démocratique des Institutions.

TITRE II

DES LIBERTES, DEVOIRS ET DROITS FONDAMENTAUX

Article 5 :
La personne humaine et sa dignité sont sacrées. L'Etat a le devoir de les respecter et de les protéger. Les droits et les libertés énumérés ci-après sont inviolables, inaliénables et imprescriptibles.

Ils fondent toute société humaine et garantissent la paix et la justice dans le monde.

Article 6 : L'être humain a droit au libre développement de sa personnalité. Il a droit à la vie et à l'intégrité physique et morale ; nul ne peut être l'objet de tortures, de peines ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Nul n'est tenu d'exécuter un ordre manifestement illégal.

La loi détermine l'ordre manifestement illégal.

Nul ne peut se prévaloir d’un ordre reçu ou d’une instruction pour justifier des actes de tortures, de sévices ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants commis dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions.

Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains.

Article 7 : Chacun est libre de croire, de penser et de professer sa foi religieuse, ses opinions politiques et philosophiques.

Il est libre d’exprimer, de manifester et de diffuser ses idées et opinions par la parole, l’écrit et l’image.

Il est libre de s'instruire et de s'informer aux sources accessibles à tous.

La liberté de Presse est garantie et protégée. La création d’un organe de presse ou de média pour l’information politique, économique, sociale, culturelle, sportive, récréative ou scientifique est libre.

Le droit d’accès à l’information publique est garanti au citoyen.

Une loi fixe les conditions d’exercice de ces droits, le régime et les conditions de création de la presse et des médias.

Article 8 : Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Les hommes et les femmes ont les mêmes droits.

Nul ne doit être privilégié ou désavantagé en raison de son sexe, de sa naissance, de sa race, de son ethnie, de sa langue, de ses croyances et de ses opinions politiques, philosophiques ou religieuses.

Article 9 : Nul ne peut être arrêté, détenu ou condamné qu’en vertu d’une loi promulguée antérieurement aux faits qui lui sont reprochés, pour les motifs et dans les formes prévus par la loi.

Tous ont le droit imprescriptible de s'adresser au juge pour faire valoir leurs droits face à l'Etat et ses préposés.

Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'une procédure conforme à la loi.

Tous ont droit à un procès juste et équitable, dans lequel le droit de se défendre est garanti.

Le droit à l’assistance d’un Avocat est reconnu dès l’instant de l’interpellation ou de la détention.

La loi établit les peines nécessaires et proportionnées aux fautes qui peuvent les justifier.

Article 10 : Tous les citoyens ont le droit de manifestation et de cortège.

Le droit de pétition est reconnu à tout groupe de citoyens.

Tous les citoyens ont le droit de former des associations et des sociétés pour exercer collectivement leurs droits et leurs activités politiques, économiques, sociales ou culturelles.

Tous les citoyens ont le droit de s'établir et de circuler sur le territoire de la République, d'y entrer et d'en sortir librement.

Article 11 : Quiconque est persécuté en raison de ses opinions politiques, philosophiques ou religieuses, de sa race, de son ethnie, de ses activités intellectuelles, scientifiques ou culturelles, pour la défense de la liberté a droit d'asile sur le territoire de la République.

Article 12 : Le domicile est inviolable. Il ne peut y être porté atteinte qu'en cas de péril grave et imminent, pour parer à un danger commun ou pour protéger la vie des personnes. Toute autre atteinte, toute perquisition ne peuvent être ordonnées que par le juge ou par l'autorité que la loi désigne et dans les formes prescrites par celle-ci.

Le secret de la correspondance et de la communication est inviolable. Chacun a droit à la protection de sa vie privée.

Article 13 : Le droit de propriété est garanti. Nul ne peut être exproprié si ce n'est dans l'intérêt légalement constaté de tous et sous réserve d'une juste et préalable indemnité.

Article 14 : Le libre exercice des cultes est garanti, sous réserve du respect de la loi et de l’ordre public. Les institutions et les communautés religieuses se créent et s'administrent librement.

Article 15 : Chacun a droit à la santé et au bien-être physique. L'Etat a le devoir de les promouvoir, de lutter contre les épidémies et les fléaux sociaux.

Article 16 : Toute personne a droit à un environnement sain et durable et a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement.

Article 17 : Le transit, l’importation, le stockage, le déversement sur le territoire national des déchets toxiques ou polluants et tout accord y relatif constituent un crime contre la Nation. Les sanctions applicables sont définies par la loi.

Article 18 : Le mariage et la famille, qui constituent le fondement naturel de la vie en société, sont protégés et promus par l'Etat. Les parents ont le droit et le devoir d'assurer l'éducation et la santé physique et morale de leurs enfants. Les enfants doivent soin et assistance à leurs parents.

Article 19 : La jeunesse doit être particulièrement protégée par l’État et les collectivités contre l'exploitation et l'abandon moral, l’abus sexuel, le trafic d’enfant et la traite humaine.

Les personnes âgées et les personnes handicapées ont droit à l'assistance et à la protection de l’Etat, des Collectivités et de la société.

La loi fixe les conditions d'assistance et de protection auxquelles ont droit les personnes âgées et les personnes handicapées.

Article 20 : Le droit au travail est reconnu à tous. L'Etat crée les conditions nécessaires à l'exercice de ce droit.

Nul ne peut être lésé dans son travail en raison de son sexe, de sa race, de son ethnie, de ses opinions ou de toute autre cause de discrimination.

Chacun a le droit d'adhérer au syndicat de son choix et de défendre ses droits par l'action syndicale. Chaque travailleur a le droit de participer, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination des conditions de travail.

Le droit de grève est reconnu. Il s'exerce dans le cadre des lois qui le régissent. Il ne peut en aucun cas porter atteinte à la liberté du travail.

La loi fixe les conditions d'assistance et de protection auxquelles ont droit les travailleurs.

Article 21 : Le Peuple de Guinée détermine librement et souverainement ses Institutions et l'organisation économique et sociale de la Nation.

Il a un droit imprescriptible sur ses richesses. Celles-ci doivent profiter de manière équitable à tous les Guinéens.

Il a droit à la préservation de son patrimoine, de sa culture et de son environnement.

Il a le droit de résister à l'oppression.

Article 22 : Chaque citoyen a le devoir de se conformer à la Constitution, aux lois et aux règlements.

Chaque citoyen a le devoir de participer aux élections, de promouvoir la tolérance, les valeurs de la démocratie, d'être loyal envers la Nation.

Chaque citoyen a le devoir de respecter la personne humaine et les opinions des autres.

Chaque citoyen doit contribuer, dans la mesure de ses moyens, à l'impôt et doit remplir ses obligations sociales pour le bien commun dans les conditions que la loi détermine. Chaque citoyen a le devoir sacré de défendre la Patrie.

Les biens publics sont sacrés et inviolables. Toute personne doit les respecter scrupuleusement et les protéger. Tout acte de sabotage, de vandalisme, de détournement, de dilapidation ou d'enrichissement illicite est réprimé par la loi.

Article 23 : L'Etat doit promouvoir le bien-être des citoyens, protéger et défendre les droits de la personne humaine et les défenseurs des droits humains.

Il veille au pluralisme des opinions et des sources d'informations.

Il assure la sécurité de chacun et veille au maintien de l'ordre public.

Il assure la continuité des Institutions et des services publics, dans le respect de la Constitution.

Il garantit l'égal accès aux emplois publics.

Il favorise l'unité de la Nation et de l'Afrique.

Il coopère avec les autres Etats pour consolider leur indépendance, la paix, le respect mutuel et l'amitié entre les peuples.

Il assure l'enseignement de la jeunesse qui est obligatoire.

Il crée les conditions et les institutions permettant à chacun de se former.

Article 24 : La loi garantit à tous l'exercice des libertés et des droits fondamentaux. Elle détermine les conditions dans lesquelles ils s'exercent.

Elle ne peut fixer de limites à ces libertés et à ces droits que celles qui sont indispensables au maintien de l'ordre public et de la démocratie.

Les groupements dont le but ou l'activité est contraire aux lois ou qui troublent manifestement l'ordre public peuvent être dissouts.

Article 25 : L’Etat a le devoir d’assurer la diffusion et l’enseignement de la Constitution, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981 ainsi que de tous les instruments internationaux dûment ratifiés relatifs aux Droits humains.

L’Etat doit intégrer les droits de la personne humaine dans les programmes d’alphabétisation et d’enseignement aux différents cycles scolaires et universitaires et dans tous les programmes de formation des forces armées, des forces de sécurité publique et assimilés.

L’Etat doit également assurer dans les langues nationales par tous les moyens de communication de masse, en particulier par la radiodiffusion et la télévision, la diffusion et l’enseignement de ces mêmes droits.

Article 26 : Quiconque occupe un emploi public ou exerce une fonction publique est comptable de son activité et doit respecter le principe de neutralité du service public. Il ne doit user de ses fonctions à des fins autres que l'intérêt de tous.

TITRE III

DU POUVOIR EXÉCUTIF

SOUS TITRE I


DU président de la république

Article 27 : Le Président de la République est élu au suffrage universel direct.

La durée de son mandat est de cinq ans, renouvelable une fois.

En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutifs ou non.

Article 28 : Le scrutin pour l'élection du Président de la République a lieu quatre vingt dix jours au plus et soixante jours au moins avant la date de l'expiration du mandat du Président de la République en fonction.

Le Président de la République fixe le jour du scrutin au moins soixante jours avant celui-ci.

S'il y a lieu de procéder à un deuxième tour de scrutin, celui-ci est fixé au quatorzième jour après la proclamation des résultats définitifs du premier tour.

Article 29 : Tout candidat à la Présidence de la République doit être de nationalité guinéenne, jouir de ses droits civils et politiques, d’un état de bonne santé certifié par un collège de Médecins assermentés désignés par la Cour Constitutionnelle et être âgé de trente cinq ans au moins.

Les candidatures sont déposées au Greffe de la Cour Constitutionnelle quarante jours au moins et soixante jours au plus avant la date du scrutin. Aucune candidature n'est recevable si elle n'est présentée par un parti politique légalement constitué.

Chaque Parti ne peut présenter qu'une seule candidature.

Trente neuf jours avant le scrutin, la Cour Constitutionnelle arrête et publie la liste des candidats. Les électeurs sont alors convoqués par décret.

Article 30 : En cas de décès ou d'empêchement définitif constaté par la Cour Constitutionnelle d'un candidat figurant sur la liste prévue à l'article 29, la Cour Constitutionnelle décide, s'il y a lieu, de rouvrir les délais pendant lesquels des candidatures nouvelles peuvent être déposées. Dans ce cas une nouvelle date du scrutin est fixée dans les conditions prévues à l'article 28.

Article 31 : La campagne électorale est ouverte trente jours avant le scrutin et close la veille de celui-ci à zéro (0) heure.

En cas de deuxième tour, la campagne électorale est ouverte le lendemain de la proclamation des résultats du premier tour et close la veille du scrutin du deuxième tour à zéro (0) heure.

Article 32 : Est élu le candidat qui a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés.

Dans le cas où, à l'issue du premier tour, aucun candidat n'a atteint cette majorité, il est procédé à un deuxième tour de scrutin dans les conditions prévues à l'article 28.

Seuls peuvent s'y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.

La Cour Constitutionnelle veille à la régularité de la campagne électorale et à l'égalité des candidats pour l'utilisation des moyens de propagande, dans les conditions déterminées par une loi organique.

Article 33 : Si aucune contestation relative à la régularité des opérations électorales n'a été déposée par l'un des candidats au Greffe de la Cour Constitutionnelle dans les huit jours qui suivent le jour où la première totalisation globale a été rendue publique, la Cour Constitutionnelle proclame élu le Président de la République.

En cas de contestation, la Cour Constitutionnelle statue dans les trois jours qui suivent sa saisine. Son arrêt emporte proclamation ou annulation de l'élection.

En cas d'annulation de l'élection, de nouvelles élections sont organisées dans les quatre vingt dix jours.



SOUS TITRE I

DU PREMIER MINISTRE

Article 52 :
Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement est nommé par le Président de la République qui peut le révoquer.

Il est chargé de diriger, de contrôler, de coordonner et d’impulser l’action du Gouvernement.

Article 53 : Le Premier Ministre propose au Président de la République la structure et la composition du Gouvernement.

Le Président de la République nomme les Ministres et met fin à leur fonction, après consultation du Premier Ministre.

Le Premier Ministre est responsable devant le Président de la République.

Article 54 : La qualité de membre du Gouvernement est incompatible avec un mandat parlementaire et toute activité professionnelle publique ou privée rémunérée.

Article 55 : Les membres du Gouvernement sont responsables de la direction de leur département respectif devant le Premier Ministre. Ils sont solidairement responsables des décisions du Conseil des Ministres.

Article 56 : Par délégation du Président de la République, le Premier Ministre peut assurer la présidence du Conseil des Ministres pour un ordre du jour déterminé.

Article 57 : Après sa nomination, le Premier Ministre fait une Déclaration de Politique Générale suivie de débat sans vote devant l’Assemblée nationale.

Article 58 : Le Premier Ministre dispose de l’Administration et nomme à tous les emplois civils, excepté ceux réservés au Président de la République.

Il assure l’exécution des lois et des décisions de justice ; à cet effet, il dispose du pouvoir réglementaire, sous réserve des dispositions des articles 46 et 49 de la Constitution.

Le Premier Ministre est responsable de la promotion du dialogue social et veille à l’application des accords avec les partenaires sociaux et les partis politiques.

Le Premier Ministre préside les Conseils interministériels. Il préside les réunions ministérielles ou désigne, à cet effet, un Ministre.

Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux Ministres.

TITRE IV

DU POUVOIR LEGISLATIF

Article 59 :
L'Assemblée représentative du Peuple de Guinée porte le nom d'Assemblée Nationale. Ses membres portent le titre de Députés.

Article 60 : Les Députés à l'Assemblée Nationale sont élus au suffrage universel direct.

La durée de leur mandat est de cinq ans, sauf cas de dissolution. Il peut être renouvelé.

L’âge minimum pour être éligible à l’Assemblée Nationale est de 25 ans révolus.

Article 61 : Nul ne peut être candidat s'il n'est présenté par un parti politique légalement constitué.

Les conditions d'éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités sont fixés par une loi organique.

Article 62 : La Cour Constitutionnelle veille à la régularité du scrutin et de la campagne électorale qui le précède. Elle reçoit et juge les éventuelles contestations.

Article 63 : Le tiers des Députés est élu au scrutin uninominal à un tour. Une loi organique fixe les circonscriptions électorales.

Les deux tiers des Députés sont élus au scrutin de liste nationale, à la représentation proportionnelle. Les sièges non attribués au quotient national sont répartis au plus fort reste.

Article 64 : Une loi organique fixe le nombre de Députés et le montant de leur indemnité.

Elle détermine également les conditions dans lesquelles sont élues les personnes appelées à assurer, en cas de vacance, le remplacement de députés jusqu'au renouvellement général de l'Assemblée Nationale.

Article 65 : Aucun membre de l'Assemblée Nationale ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou des votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions de Député.

Aucun Député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté, en matière pénale, qu'avec l'autorisation de l'Assemblée Nationale, sauf le cas de flagrant délit.

Aucun député ne peut, hors session, être arrêté ou détenu qu'avec l'autorisation du Bureau de l'Assemblée Nationale, sauf le cas de flagrant délit, de poursuites autorisées par l'Assemblée Nationale ou de condamnation définitive.

La détention préventive ou la poursuite d'un député est suspendue si l'Assemblée Nationale le requiert.

Article 66 : Le Président de l'Assemblée Nationale est élu pour la durée de la législature.

Article 67 : Le Règlement Intérieur de l'Assemblée Nationale est fixé par une loi organique qui détermine :

- la composition et les règles de fonctionnement du Bureau de l'Assemblée;

- le nombre, le mode de désignation, la composition et la compétence des commissions permanentes ;

- les modalités de création de commissions spéciales temporaires ;

- l'organisation des services administratifs placés sous l'autorité du Président de l'Assemblée Nationale ;

- les règles de déroulement des débats, de prises de parole, de vote et le régime disciplinaire des Députés ;

- d'une façon générale, toutes règles ayant pour objet le fonctionnement de l'Assemblée Nationale dans le cadre des compétences que lui attribue la Constitution.

Article 68 : L’Assemblée Nationale se réunit de plein droit en session ordinaire deux fois par an.

- La première session s’ouvre le 5 Avril, sa durée ne peut excéder quatre vingt dix (90) jours ;

- La deuxième session s’ouvre le 05 octobre, sa durée ne peut excéder quatre vingt dix (90) jours ;

Si le 5 Avril ou le 5 octobre est un jour férié, l’ouverture de la session aura lieu le premier jour ouvrable qui suit.

Article 69 : l'Assemblée Nationale est réunie en session extraordinaire soit à l'initiative du Président de la République, soit à la demande de la majorité des membres qui la composent, sur un ordre du jour déterminé.

La session extraordinaire est close dès que l'Assemblée Nationale a épuisé l'ordre du jour.

Les Députés ne peuvent demander une nouvelle session extraordinaire avant l'expiration du mois qui suit la clôture d'une session.

Hormis les cas dans lesquels l'Assemblée Nationale se réunit de plein droit, les sessions extraordinaires sont ouvertes ou closes par décret.

Article 70 : Tout mandat impératif est nul.

Le droit de vote des Députés est personnel. Le Règlement Intérieur peut autoriser, exceptionnellement, la délégation de vote. Dans ce cas, nul ne peut recevoir délégation de plus d'un mandat.

Article 71 : Les séances de l'Assemblée Nationale sont publiques. Toutefois, elle peut, par un vote à la majorité des membres qui la composent, décider de tenir des séances à huis clos.

Le compte-rendu intégral des débats est publié au Journal Officiel.


TITRE V

DES RAPPORTS ENTRE LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ET

L'ASSEMBLEE NATIONALE

Article 72 :
Sous réserve des dispositions de l'article 51, l’Assemblée Nationale vote seule la loi et contrôle l’action gouvernementale.

La Loi fixe les règles concernant :

-les garanties des libertés, des droits fondamentaux, les conditions dans lesquelles ils s'exercent et les limitations qui peuvent y être portées ;

-les droits civiques, la nationalité, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et les libéralités ;

-les sujétions imposées pour la défense nationale aux citoyens, en leur personne et leurs biens ;

- la détermination des infractions, les peines qui leur sont applicables, la procédure pénale, l'amnistie, la création et la composition des ordres de juridiction et le statut des magistrats ;

- l'assiette, le taux, les modalités de recouvrement et de contrôle des impôts de toutes natures et des contributions obligatoires ;

- le régime électoral de l'Assemblée Nationale, en ce qui n'est pas indiqué par la Constitution, le régime électoral des Conseils élus des collectivités locales;

-les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l'Etat :

- le régime d'émission de la monnaie;

- la création des catégories d'établissements publics;

-l'expropriation, la nationalisation ou la privatisation d'entreprises,

- la création des collectivités locales.

La loi détermine les principes fondamentaux :

-de l'organisation générale de la défense nationale et du maintien de l'ordre public ;

-de la libre administration des collectivités locales, de leurs compétences ;

- de l'enseignement et de la recherche scientifique ;

- du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;

-du droit du travail, du droit syndical et de la protection sociale ;

-de la détermination des Statuts des corps diplomatique et consulaire ;

-du développement culturel et de la protection du patrimoine et de l'environnement.

Article 73 : Des lois de finances déterminent chaque année l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique.

La loi de règlement constate les résultats financiers de chaque année civile et approuve les différences entre les résultats et les prévisions de la loi de finances de l'année précédente.

Elle est votée sur le fondement du rapport de la Cour des Comptes adressé à l’Assemblée Nationale.

Des lois de plan fixent les orientations pluriannuelles du développement de la Nation et les engagements de l'Etat.

Des lois de programme déterminent par secteur les objectifs de l'action économique et sociale de l'Etat.

Article 74 : Les matières autres que celles qui sont du domaine de la Loi ont un caractère réglementaire.

Lorsque des dispositions d'une loi sont intervenues dans ces autres matières, elles peuvent être modifiées par décret, après que la Cour Constitutionnelle en ait constaté le caractère réglementaire.

Article 75 : L’Assemblée Nationale vote le budget en équilibre. Elle est saisie par le Gouvernement du projet de Loi de Finances au plus tard le 15 octobre.

La loi de Finances est votée au plus tard le 31 Décembre.

Si à la date du 31 Décembre, le budget n’est pas voté, les dispositions du projet de Loi de Finances peuvent être mises en vigueur par Ordonnance.

Le Gouvernement saisit pour ratification l’Assemblée nationale convoquée en session extraordinaire dans le délai de quinze jours.

Si l’Assemblée Nationale n’a pas voté le budget à la fin de cette session, le budget est définitivement établi par Ordonnance.

Article 76 : L'Assemblée Nationale dispose de soixante jours au plus pour voter la Loi de Finances.

Si, pour des raisons de force majeure, le Président de la République n'a pu déposer le projet de Loi de Finances en temps utile, la session ordinaire est suivie immédiatement et de plein droit, d'une session extraordinaire dont la durée est au plus égale au temps nécessaire pour couvrir le délai allant du jour de dépôt du projet de loi au soixantième jour suivant.

Si, à l'expiration de ce délai, le projet de loi de finances n'a pas été adopté, il peut être mis en vigueur par décret, compte tenu des amendements votés par l'Assemblée Nationale et acceptés par le Président de la République.

Si, compte tenu de la procédure prévue ci-dessus, la loi de finances de l'année n'a pu être mise en vigueur avant le début de l'exercice, le Président de la République demande d'urgence à l'Assemblée Nationale l'autorisation de percevoir les impôts.

Celle-ci se prononce dans les deux jours. Le Président de la République est autorisé à reconduire par décret le budget de fonctionnement de l'année précédente.

Article 77 : La Cour des Comptes assure le contrôle a posteriori de l'exécution des lois de finances. Elle en fait rapport à l'Assemblée Nationale.

Article 78 : Après son adoption par l'Assemblée Nationale, la loi est transmise sans délai au Président de la République.

Le Président de la République promulgue la loi dans les dix jours. Le délai court huit jours francs après la transmission de la loi adoptée.

Article 79 : Dans le délai de dix jours fixé pour la promulgation, le Président de la République peut, par message, demander à l'Assemblée Nationale une nouvelle délibération, qui ne peut être refusée.

Le délai de promulgation est alors suspendu.

La loi ne peut être votée en seconde lecture que si les deux tiers des membres composant l'Assemblée Nationale se prononcent pour son adoption.

Son inscription à l'ordre du jour est prioritaire si la majorité des membres composant l'Assemblée Nationale le demande.

Article 80 : Dans les huit jours francs qui suivent l'adoption d'une loi, le Président de la République, un dixième au moins des Députés ou l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains, peuvent saisir la Cour Constitutionnelle d'un recours visant à faire contrôler la conformité de la loi à la Constitution. Le délai de promulgation est alors suspendu.

La Cour Constitutionnelle statue dans les trente jours qui suivent sa saisine ou si le Président de la République en fait la demande, dans les huit jours. L'Arrêt de la Cour Constitutionnelle est publié au Journal Officiel.

Une disposition d'une loi déclarée non conforme à la Constitution ne peut être promulguée ni appliquée. L’Arrêt de la Cour Constitutionnelle s'impose à tous.

Le délai de promulgation court à compter de la publication de l'Arrêt de la Cour Constitutionnelle qui déclare la loi conforme à la Constitution.

Article 81 : En cas de non promulgation d'une loi par le Président de la République dans les délais fixés, la loi entre en vigueur. La Cour constitutionnelle ordonne son enregistrement et sa publication au Journal Officiel.

Article 82 : L'Assemblée Nationale peut habiliter par une loi, le Président de la République à prendre des mesures qui relèvent normalement du domaine de la loi, pour un délai donné et des objectifs qu'elle précise.

Dans les limites de temps et de compétences fixées par la loi d'habilitation, le Président de la République prend les Ordonnances qui entrent en vigueur dès leur publication, mais deviennent caduques si un projet de loi de ratification n'est pas déposé devant l'Assemblée Nationale avant la date fixée par la loi d'habilitation.

Après cette dernière date, elles ne peuvent être modifiées que par la loi. Elles conservent toutefois valeur réglementaire jusqu'à leur ratification.

Elles peuvent être amendées lors du vote de la loi de ratification.

Article 83 : Les lois qualifiées d'organiques par la présente Constitution sont votées et modifiées à la majorité des deux tiers des membres composant l'Assemblée Nationale.

Elles ne peuvent être promulguées si la Cour Constitutionnelle, obligatoirement saisie par le Président de la République ne les a déclarées conformes à la Constitution.

L'Assemblée Nationale ne peut habiliter le Président de la République à prendre par voie d'Ordonnance des mesures qui relèvent de la loi organique.

Article 84 : L'initiative des lois appartient concurremment au Président de la République et aux Députés à l'Assemblée Nationale.

Article 85 : Le Président de la République et les Députés à l'Assemblée Nationale ont le droit d'amendement. Les amendements du Président de la République sont présentés par le Premier Ministre ou un Ministre.

Les propositions et amendements formulés par les Députés ne sont pas recevables s'ils ne relèvent pas du domaine de la loi ou s'ils entrent dans des compétences déléguées au Président de la République en application de l'article 82 pendant la durée de cette délégation. Ils ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique, à moins que ne soient prévues des recettes compensatrices.

Article 86 : En cas de désaccord entre l'Assemblée Nationale et le Président de la République, représenté par un Ministre, sur la recevabilité d'un amendement, la Cour Constitutionnelle se prononce dans le délai de huit jours, à la demande de l'une ou de l'autre.

Article 87 : L'Assemblée Nationale établit son ordre du jour. Toutefois, le Président de la République peut demander l'inscription, par priorité à l'ordre du jour, d'un projet ou d'une proposition de loi ou d'une déclaration de politique générale. Cette inscription est de droit.

La durée d'examen des textes inscrits à l'ordre du jour par priorité ne peut excéder la moitié de la durée de la session ordinaire.

Article 88 : Les Ministres peuvent être entendus à tout moment par l'Assemblée Nationale et par ses Commissions.

Ils peuvent se faire assister par des collaborateurs de leur choix.

Article 89 : Le Gouvernement est tenu de fournir à l’Assemblée Nationale toutes explications qui lui seront demandées sur sa gestion et sur ses activités.

Les moyens de contrôle de l’Assemblée Nationale sur l’action gouvernementale sont les questions écrites ou orales avec ou sans débat auxquelles sont tenus de répondre le Premier ministre et les Ministres.

Les réponses données ne sont pas suivies de vote. Elles sont publiées au Journal Officiel.

Une séance par semaine est réservée, au cours de chaque session ordinaire, aux questions orales sans débat.

L'Assemblée Nationale peut désigner en son sein des commissions d'enquête. Le Règlement Intérieur de l'Assemblée Nationale détermine les pouvoirs de ces commissions.

Elles sont créées par la loi, qui en définit la composition, le fonctionnement, l’objet et en précise les pouvoirs.

Article 90 : L'état de siège, comme l'état d'urgence, est décrété par le Président de la République, après avis du Président de l'Assemblée Nationale et du Président de la Cour Constitutionnelle. Ces avis sont publiés au Journal Officiel.

Le Président de la République peut prendre, par Ordonnance, toute mesure nécessaire à la défense de l'intégrité du territoire et au rétablissement ou au maintien de l'ordre public.

L'Assemblée Nationale se réunit alors de plein droit, si elle n'est pas en session. Elle ne peut être dissoute.

Le décret proclamant l'état de siège ou l'état d'urgence cesse d'être en vigueur après douze jours, à moins que l'Assemblée Nationale, saisie par le Président de la République, n'en autorise la prorogation pour un délai qu'elle fixe.

Les Ordonnances prises en application de l'état de siège et de l'état d'urgence cessent d'être en vigueur à la fin de ceux-ci.

Article 91 : L'état de guerre est déclaré par le Président de la République, après avoir été autorisé par l'Assemblée Nationale à la majorité des deux tiers de ses membres.

Article 92 : En cas de désaccord persistant entre le Président de la République et l'Assemblée Nationale sur des questions fondamentales, le Président de la République peut, après avoir consulté le Président de l'Assemblée Nationale, prononcer la dissolution de celle-ci.

La dissolution ne peut être prononcée avant la troisième année de la législature et au cours d'un même mandat présidentiel, plus d'une fois.

De nouvelles élections ont lieu dans les soixante jours qui suivent la dissolution.

Si celles-ci renvoient à l'Assemblée Nationale une majorité de Députés favorable à la position adoptée par l'ancienne majorité sur la question qui a provoqué la dissolution, le Président de la République doit démissionner.

L'Assemblée Nationale se réunit de plein droit dans les dix jours qui suivent son élection.

En cas de désaccord entre le Président de la République et l’Assemblée Nationale avant la troisième année de législature, la Cour Constitutionnelle peut être saisie par le Président de la République ou par le Président de l’Assemblée Nationale ou par un dixième des Députés.

La décision de la Cour constitutionnelle s’impose au Président de République et à l’Assemblée Nationale


TITRE VI

DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

Article 93 :
La Cour Constitutionnelle est la juridiction compétente en matière constitutionnelle, électorale et des droits et libertés fondamentaux. Elle juge de la constitutionnalité des lois, des ordonnances ainsi que de la conformité des traités et accords internationaux à la Constitution.

Elle garantit l’exercice des droits fondamentaux de la personne humaine et des libertés publiques.

Elle veille à la régularité des élections nationales et des référendums dont elle proclame les résultats définitifs.

Elle est l’organe régulateur du fonctionnement et des activités des Pouvoirs législatif et exécutif et des autres organes de l’État.

Article 94 : La Cour Constitutionnelle statue sur :

- la constitutionnalité des lois avant leur promulgation ;

- le contentieux des élections nationales ;

- le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, du Conseil Economique et Social, de la Haute Autorité de la Communication, de la Commission Electorale Nationale Indépendante, de l’Institution Nationale des Droits Humains, du Médiateur de la République, du Haut Conseil des Collectivités Locales quant à leur conformité à la Constitution ;

- les conflits d’attributions entre les organes constitutionnels ;

- l’exception d’inconstitutionnalité soulevée devant les juridictions ;

- les recours formés contre les actes du Président de la République pris en application des articles 2, 45, 74 et 90, ainsi que les recours formés contre les Ordonnances prises en application de l'article 82, sous réserve de leur ratification.

Article 96 : la Cour constitutionnelle statue dans le délai d’un mois selon une procédure dont les modalités sont fixées par une loi organique.

Le recours suspend le délai de promulgation de la loi.

Une disposition déclarée inconstitutionnelle devient nulle et de nul effet et ne peut être promulguée ou appliquée.

Tout plaideur peut soulever l’exception d’inconstitutionnalité d’une loi devant toute juridiction.

La juridiction saisie sursoie à statuer et renvoie l’exception devant la Cour Constitutionnelle. Dans ce cas, la Cour Constitutionnelle statue dans les quinze jours de sa saisine.

La Cour Constitutionnelle est juge des violations des droits fondamentaux et des libertés publiques commises par les pouvoirs publics, les agents de l’Etat et les citoyens. Elle peut être saisie par l’Institution Nationale des Droits Humains.

La jurisprudence de la Cour Constitutionnelle, en cette matière, a primauté sur celle des autres ordres juridictionnels.

Article 97 : Les engagements internationaux prévus à l’article 150 sont déférés avant ratification à la Cour Constitutionnelle, soit par le Président de la République, soit par le Président de l’Assemblée Nationale ou par un Député.

La Cour vérifie, dans un délai de trente jours, si ces engagements comportent des clauses contraires à la Constitution.

Dans l’affirmative, la Constitution est modifiée avant la ratification desdits engagements.

En cas d’urgence ou à la demande du Gouvernement, ce délai est ramené à huit jours.

Article 98 : Dans tous les cas de saisine, la Cour Constitutionnelle statue dans un délai maximum de quinze jours.

Toutefois, à la demande du Président de la République, ce délai peut être ramené à huit jours.

Article 99 : Les Arrêts de la Cour Constitutionnelle sont sans recours et s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives, militaires et juridictionnelles, ainsi qu’à toute personne physique ou morale.

Article 100 : La Cour Constitutionnelle comprend neuf (09) membres âgés de quarante cinq (45) ans au moins choisis pour leur bonne moralité.

Elle est composée de :

• deux (2) personnalités reconnues pour leur probité et leur sagesse, dont une (1) proposée par le Bureau de l'Assemblée Nationale et une (1) proposée par le Président de la République;

• trois (3) magistrats ayant au moins vingt 20 années de pratique, désignés par leurs pairs ;

• un (1) avocat ayant au moins vingt 20 années de pratique élu par ses pairs ;

• un (1) enseignant de la Faculté de droit titulaire au moins d'un doctorat en droit public et ayant une expérience d’au moins vingt 20 années, élu par ses pairs ;

• deux (2) représentants de l’Institution Nationale des Droits Humains reconnus pour leur longue expérience.

Article 101 : La durée du mandat des membres de la Cour Constitutionnelle est de neuf ans non renouvelable, sous réserve de l’alinéa 3 du présent article.

Le Président de la Cour Constitutionnelle est élu par ses pairs pour une durée de neuf ans non renouvelable.

Les membres de la Cour Constitutionnelle sont renouvelés par tiers tous les trois (3) ans sur tirage au sort.

Article 102 : Les membres de la Cour Constitutionnelle sont inamovibles pendant la durée de leur mandat.

Ils ne peuvent être poursuivis ou arrêtés sans l'autorisation de la Cour Constitutionnelle, sauf cas de flagrant délit. Dans ce cas, le Président de la Cour Constitutionnelle est informé, au plus tard dans les 48 heures.

En cas de crimes ou délits, les membres de la Cour Constitutionnelle sont justiciables de la Cour Suprême.


Article 103: Avant leur entrée en fonction, les membres de la Cour Constitutionnelle prêtent serment en audience solennelle publique devant le Président de la République et le Président de l'Assemblée nationale en ces termes:

' Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution et en toute indépendance, de garder le secret des délibérations et des votes et de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compétence de la Cour ".

Article 104 : Les fonctions de membres de la Cour Constitutionnelle sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire, de toute activité professionnelle ainsi que de toute fonction de représentation nationale.

Article 105 : Les crédits nécessaires au fonctionnement de la Cour Constitutionnelle sont inscrits au budget national.

Article 106 : Une loi organique détermine l'organisation et le fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, la procédure suivie devant elle, notamment les délais pour sa saisine de même que les conditions d'éligibilité, les avantages, les immunités, et le régime disciplinaire de ses membres.

TITRE VII

DU POUVOIR JUDICIAIRE

Article 107 :
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif.

La justice est rendue exclusivement par les Cours et Tribunaux.

Article 108 : Le Pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême, la Cour des Comptes, les Cours et Tribunaux dont les décisions définitives s’imposent aux parties, aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives, juridictionnelles et aux forces de défense et de sécurité.

Article 109 : Les Magistrats ne sont soumis, dans l'exercice de leurs fonctions, qu'à l'autorité de la loi.

Les Magistrats du siège sont inamovibles dans les conditions déterminées par la loi.

Les Magistrats du siège, du Parquet et de l’Administration centrale de la Justice sont nommés et affectés par le Président de la République, sur proposition du Ministre de la Justice, après avis conforme du Conseil Supérieur de la Magistrature.

Toute nomination ou affectation de Magistrat sans l’avis conforme du Conseil Supérieur de la Magistrature est nulle et de nul effet.

Article 110 : Le Statut, la carrière et les garanties d'indépendance des Magistrats sont fixés par une loi organique.

Article 111 : Le Conseil Supérieur de la Magistrature donne son avis sur toute question concernant l’indépendance de la Magistrature, la carrière des Magistrats et sur l’exercice du droit de grâce.

Il étudie les dossiers de grâce et les transmet, avec son avis motivé au Président de la République.

Il statue comme conseil de discipline des Magistrats.

Article 112 : Le Conseil Supérieur de la Magistrature présidé par le Président de la République comprend 17 membres :

· Le Ministre de la Justice, Vice-président ;

· Le Premier Président de la Cour Suprême ;

· Le Procureur Général près la Cour Suprême ;

· Un Premier Président de Cour d’Appel désigné par ses pairs ;

· Deux Magistrats de la Cour Suprême élus en Assemblée générale de ladite Cour ;

· Un Procureur Général près la Cour d’Appel, désigné par ses pairs,

· Un Magistrat de l’Administration centrale du Ministère de la Justice, désigné par ses pairs

· Six Magistrats élus en Assemblée générale des Cours d’Appel ;

· Un Président de Tribunal de première instance, désigné par ses pairs ;

· Un Procureur de la République, désigné par ses pairs.

Lorsqu'il siège en formation disciplinaire, le Conseil Supérieur de la Magistrature est présidé par le Premier Président de la Cour Suprême.

Le fonctionnement, l'organisation et les autres compétences du Conseil Supérieur de la Magistrature sont fixés par une loi organique.

SOUS TITRE I

DE LA COUR SUPRÊME

Article 113 :
La Cour Suprême est la plus haute juridiction de l’État en matière administrative et judiciaire.

La Cour Suprême est juge en premier et dernier ressorts de la légalité des textes réglementaires et des actes des autorités exécutives.

Elle connaît des décisions de la Cour des Comptes par la voie du recours en cassation.

Elle connaît, par la voie du recours en cassation ou en annulation, des décisions des Cours et Tribunaux relatives aux autres contentieux administratifs.

En toute autre matière, la Cour Suprême se prononce par la voie du recours en cassation ou en annulation sur les jugements rendus en dernier ressort par les juridictions inférieures.

Article 114 : La Cour Suprême est consultée par les Pouvoirs exécutif et législatif sur toutes les matières administratives et juridictionnelles.

Les autres compétences de la Cour Suprême, non prévues par la Constitution, et la procédure suivie devant elle, sont déterminées par une loi organique.

Article 115: la qualité de membre de la Cour Suprême est incompatible avec toute autre fonction publique ou privée, notamment élective.

Sauf cas de flagrant délit, les Magistrats de la Cour Suprême ne peuvent être poursuivis, arrêtés, détenus ou jugés en matière pénale qu'avec l'autorisation préalable de l'assemblée générale de la Cour Suprême. Celle-ci attribue compétence à la juridiction qu'elle détermine.

La composition de la Cour Suprême, le statut, les incompatibilités et les garanties d'indépendance de ses membres sont fixés par une loi organique.

SOUS-TITRE II

DE LA COUR DES COMPTES

Article 116 : La Cour des Comptes est la juridiction de contrôle a posteriori des finances publiques. Elle dispose d’attributions juridictionnelles et consultatives.

Elle statue sur les comptes publics, ceux des collectivités territoriales et locales, des établissements publics, des entreprises publiques et parapubliques et de tous organismes et institutions bénéficiant de concours financiers de l’Etat.

Elle connait également des comptes de campagnes électorales et de toute matière qui lui est attribuée par la loi.

La Cour des Comptes est également chargée de contrôler les déclarations des biens telles que reçues par la Cour Constitutionnelle.

Elle élabore et adresse un rapport au Président de la République et à l’Assemblée Nationale.

La composition, l’organisation, le fonctionnement de la Cour des Comptes et le régime disciplinaire de ses membres sont fixés par une loi organique.

TITRE VI

DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

Article 93 :
La Cour Constitutionnelle est la juridiction compétente en matière constitutionnelle, électorale et des droits et libertés fondamentaux. Elle juge de la constitutionnalité des lois, des ordonnances ainsi que de la conformité des traités et accords internationaux à la Constitution.

Elle garantit l’exercice des droits fondamentaux de la personne humaine et des libertés publiques.

Elle veille à la régularité des élections nationales et des référendums dont elle proclame les résultats définitifs.

Elle est l’organe régulateur du fonctionnement et des activités des Pouvoirs législatif et exécutif et des autres organes de l’État.

Article 94 : La Cour Constitutionnelle statue sur :

- la constitutionnalité des lois avant leur promulgation ;

- le contentieux des élections nationales ;

- le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, du Conseil Economique et Social, de la Haute Autorité de la Communication, de la Commission Electorale Nationale Indépendante, de l’Institution Nationale des Droits Humains, du Médiateur de la République, du Haut Conseil des Collectivités Locales quant à leur conformité à la Constitution ;

- les conflits d’attributions entre les organes constitutionnels ;

- l’exception d’inconstitutionnalité soulevée devant les juridictions ;

- les recours formés contre les actes du Président de la République pris en application des articles 2, 45, 74 et 90, ainsi que les recours formés contre les Ordonnances prises en application de l'article 82, sous réserve de leur ratification.

Article 96 : la Cour constitutionnelle statue dans le délai d’un mois selon une procédure dont les modalités sont fixées par une loi organique.

Le recours suspend le délai de promulgation de la loi.

Une disposition déclarée inconstitutionnelle devient nulle et de nul effet et ne peut être promulguée ou appliquée.

Tout plaideur peut soulever l’exception d’inconstitutionnalité d’une loi devant toute juridiction.

La juridiction saisie sursoie à statuer et renvoie l’exception devant la Cour Constitutionnelle. Dans ce cas, la Cour Constitutionnelle statue dans les quinze jours de sa saisine.

La Cour Constitutionnelle est juge des violations des droits fondamentaux et des libertés publiques commises par les pouvoirs publics, les agents de l’Etat et les citoyens. Elle peut être saisie par l’Institution Nationale des Droits Humains.

La jurisprudence de la Cour Constitutionnelle, en cette matière, a primauté sur celle des autres ordres juridictionnels.

Article 97 : Les engagements internationaux prévus à l’article 150 sont déférés avant ratification à la Cour Constitutionnelle, soit par le Président de la République, soit par le Président de l’Assemblée Nationale ou par un Député.

La Cour vérifie, dans un délai de trente jours, si ces engagements comportent des clauses contraires à la Constitution.

Dans l’affirmative, la Constitution est modifiée avant la ratification desdits engagements.

En cas d’urgence ou à la demande du Gouvernement, ce délai est ramené à huit jours.

Article 98 : Dans tous les cas de saisine, la Cour Constitutionnelle statue dans un délai maximum de quinze jours.

Toutefois, à la demande du Président de la République, ce délai peut être ramené à huit jours.

Article 99 : Les Arrêts de la Cour Constitutionnelle sont sans recours et s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives, militaires et juridictionnelles, ainsi qu’à toute personne physique ou morale.

Article 100 : La Cour Constitutionnelle comprend neuf (09) membres âgés de quarante cinq (45) ans au moins choisis pour leur bonne moralité.

Elle est composée de :

• deux (2) personnalités reconnues pour leur probité et leur sagesse, dont une (1) proposée par le Bureau de l'Assemblée Nationale et une (1) proposée par le Président de la République;

• trois (3) magistrats ayant au moins vingt 20 années de pratique, désignés par leurs pairs ;

• un (1) avocat ayant au moins vingt 20 années de pratique élu par ses pairs ;

• un (1) enseignant de la Faculté de droit titulaire au moins d'un doctorat en droit public et ayant une expérience d’au moins vingt 20 années, élu par ses pairs ;

• deux (2) représentants de l’Institution Nationale des Droits Humains reconnus pour leur longue expérience.

Article 101 : La durée du mandat des membres de la Cour Constitutionnelle est de neuf ans non renouvelable, sous réserve de l’alinéa 3 du présent article.

Le Président de la Cour Constitutionnelle est élu par ses pairs pour une durée de neuf ans non renouvelable.

Les membres de la Cour Constitutionnelle sont renouvelés par tiers tous les trois (3) ans sur tirage au sort.

Article 102 : Les membres de la Cour Constitutionnelle sont inamovibles pendant la durée de leur mandat.

Ils ne peuvent être poursuivis ou arrêtés sans l'autorisation de la Cour Constitutionnelle, sauf cas de flagrant délit. Dans ce cas, le Président de la Cour Constitutionnelle est informé, au plus tard dans les 48 heures.

En cas de crimes ou délits, les membres de la Cour Constitutionnelle sont justiciables de la Cour Suprême.


Article 103: Avant leur entrée en fonction, les membres de la Cour Constitutionnelle prêtent serment en audience solennelle publique devant le Président de la République et le Président de l'Assemblée nationale en ces termes:

' Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution et en toute indépendance, de garder le secret des délibérations et des votes et de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compétence de la Cour ".

Article 104 : Les fonctions de membres de la Cour Constitutionnelle sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire, de toute activité professionnelle ainsi que de toute fonction de représentation nationale.

Article 105 : Les crédits nécessaires au fonctionnement de la Cour Constitutionnelle sont inscrits au budget national.

Article 106 : Une loi organique détermine l'organisation et le fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, la procédure suivie devant elle, notamment les délais pour sa saisine de même que les conditions d'éligibilité, les avantages, les immunités, et le régime disciplinaire de ses membres.

TITRE VII

DU POUVOIR JUDICIAIRE

Article 107 :
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif.

La justice est rendue exclusivement par les Cours et Tribunaux.

Article 108 : Le Pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême, la Cour des Comptes, les Cours et Tribunaux dont les décisions définitives s’imposent aux parties, aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives, juridictionnelles et aux forces de défense et de sécurité.

Article 109 : Les Magistrats ne sont soumis, dans l'exercice de leurs fonctions, qu'à l'autorité de la loi.

Les Magistrats du siège sont inamovibles dans les conditions déterminées par la loi.

Les Magistrats du siège, du Parquet et de l’Administration centrale de la Justice sont nommés et affectés par le Président de la République, sur proposition du Ministre de la Justice, après avis conforme du Conseil Supérieur de la Magistrature.

Toute nomination ou affectation de Magistrat sans l’avis conforme du Conseil Supérieur de la Magistrature est nulle et de nul effet.

Article 110 : Le Statut, la carrière et les garanties d'indépendance des Magistrats sont fixés par une loi organique.

Article 111 : Le Conseil Supérieur de la Magistrature donne son avis sur toute question concernant l’indépendance de la Magistrature, la carrière des Magistrats et sur l’exercice du droit de grâce.

Il étudie les dossiers de grâce et les transmet, avec son avis motivé au Président de la République.

Il statue comme conseil de discipline des Magistrats.

Article 112 : Le Conseil Supérieur de la Magistrature présidé par le Président de la République comprend 17 membres :

· Le Ministre de la Justice, Vice-président ;

· Le Premier Président de la Cour Suprême ;

· Le Procureur Général près la Cour Suprême ;

· Un Premier Président de Cour d’Appel désigné par ses pairs ;

· Deux Magistrats de la Cour Suprême élus en Assemblée générale de ladite Cour ;

· Un Procureur Général près la Cour d’Appel, désigné par ses pairs,

· Un Magistrat de l’Administration centrale du Ministère de la Justice, désigné par ses pairs

· Six Magistrats élus en Assemblée générale des Cours d’Appel ;

· Un Président de Tribunal de première instance, désigné par ses pairs ;

· Un Procureur de la République, désigné par ses pairs.

Lorsqu'il siège en formation disciplinaire, le Conseil Supérieur de la Magistrature est présidé par le Premier Président de la Cour Suprême.

Le fonctionnement, l'organisation et les autres compétences du Conseil Supérieur de la Magistrature sont fixés par une loi organique.

SOUS TITRE I

DE LA COUR SUPRÊME

Article 113 :
La Cour Suprême est la plus haute juridiction de l’État en matière administrative et judiciaire.

La Cour Suprême est juge en premier et dernier ressorts de la légalité des textes réglementaires et des actes des autorités exécutives.

Elle connaît des décisions de la Cour des Comptes par la voie du recours en cassation.

Elle connaît, par la voie du recours en cassation ou en annulation, des décisions des Cours et Tribunaux relatives aux autres contentieux administratifs.

En toute autre matière, la Cour Suprême se prononce par la voie du recours en cassation ou en annulation sur les jugements rendus en dernier ressort par les juridictions inférieures.

Article 114 : La Cour Suprême est consultée par les Pouvoirs exécutif et législatif sur toutes les matières administratives et juridictionnelles.

Les autres compétences de la Cour Suprême, non prévues par la Constitution, et la procédure suivie devant elle, sont déterminées par une loi organique.

Article 115: la qualité de membre de la Cour Suprême est incompatible avec toute autre fonction publique ou privée, notamment élective.

Sauf cas de flagrant délit, les Magistrats de la Cour Suprême ne peuvent être poursuivis, arrêtés, détenus ou jugés en matière pénale qu'avec l'autorisation préalable de l'assemblée générale de la Cour Suprême. Celle-ci attribue compétence à la juridiction qu'elle détermine.

La composition de la Cour Suprême, le statut, les incompatibilités et les garanties d'indépendance de ses membres sont fixés par une loi organique.

SOUS-TITRE II

DE LA COUR DES COMPTES

Article 116 : La Cour des Comptes est la juridiction de contrôle a posteriori des finances publiques. Elle dispose d’attributions juridictionnelles et consultatives.

Elle statue sur les comptes publics, ceux des collectivités territoriales et locales, des établissements publics, des entreprises publiques et parapubliques et de tous organismes et institutions bénéficiant de concours financiers de l’Etat.

Elle connait également des comptes de campagnes électorales et de toute matière qui lui est attribuée par la loi.

La Cour des Comptes est également chargée de contrôler les déclarations des biens telles que reçues par la Cour Constitutionnelle.

Elle élabore et adresse un rapport au Président de la République et à l’Assemblée Nationale.

La composition, l’organisation, le fonctionnement de la Cour des Comptes et le régime disciplinaire de ses membres sont fixés par une loi organique.

Friday, April 23, 2010

Communiqué de Presse: A propos des « 50 000 tués par Sékou TOURÉ »



Le Club Ahmed Sékou TOURÉ défie Mme Hadiatou BARRY TOURÉ, son Association et RFI
Le 1er avril 2010 à 6h45 sur RFI, Mme Hadiatou BARRY TOURÉ, Secrétaire générale d'une Association de victimes, a déclaré que « Sékou TOURÉ a tué 50 000 personnes ».

Ce n'était pas un poisson d'avril, mais bien la sortie d'une personne qui, de par sa position, devrait contribuer à la recherche de la vérité, de faits avérés et étayés par des preuves, particulièrement en cette période de transition politique en Guinée.

Le Président Ahmed Sékou TOURÉ aurait tué 50 000 Guinéennes et Guinéens, au vu et au su de ses contemporains, dont plusieurs d'entre nous, et de la communauté mondiale, devenus tous soudainement et sur une longue période ses complices criminels, actifs ou passifs.
Mme Hadiatou BARRY TOURÉ, n'était peut être pas en Guinée, mais nous, nous étions ici. Et jamais nous n'avons été témoins de crimes organisés et systématiques, d'un carnage aussi monstrueux. L'évocation de tels crimes imaginaires constitue en soi une injure au Peuple de Guinée et à chacun de nous, rendus coupables d'avoir laissé concevoir et perpétrer pareilles infamies. Ces monstruosités sortent du cerveau de certains revanchards qui tentent de falsifier les faits de notre glorieuse histoire. Les preuves du contraire existent pourtant et abondamment. Les repères également sont nombreux. Ils peuvent éclairer la lanterne des uns et des autrees.

Il y a eu des complots et des agressions commis contre la Guinée dont la matérialité et l'évidence ont été prouvées par nombre d'historiens et d'experts guinéens et étrangers. Il s'en était bien sûr suivi une répression. Mais aussi loin que l'on puisse remonter aux sources documentées de cette répression, on n'arrive pas à dépasser, sur toute la durée de la Révolution guinéenne le chiffre, certes déjà trop élevé, de 117 personnes tuées. Ce chiffre de 117 personnes n’ pas été pas établi par les amis ou les défenseurs de Ahmed Sékou Touré, loin s’en faut, puisqu’il s agit bel et bien des militaires qui ont fait le coup d’état du 3 avril 1984 contre la Révolution.

C’est bien le CMRN qui, à travers une commission crée sous la poussée des prétendues victimes, a établi officiellement le chiffre de 117 personnes décédées dans les prisons guinéennes pendant le régime du PDG. Rien ne nous dit d’ailleurs que se chiffre n’ait pas été volontairement grossi pour les besoins de la cause. Souvenez-vous des turpitudes qu’on a agitées pour justifier et légitimer le putsch du 3 avril 1984. Nous reviendrons sur tous les grossiers mensonges dont on a voulu à l’époque couvrir la haute figure de Ahmed Sékou Touré, héro des indépendances guinéenne et africaines. Pour l’heure, contentons nous de nous étonner, de nous ébahir du saut astronomique effectue par les voltigeurs des grands espaces, qui de 117 passent allègrement à 50000. 117 morts, c est 117 morts de trop. Tous les Guinéens auraient voulu que l'évolution politique de la Guinée se réalisât sans aucune perte en vie, sans aucun supplice corporel ou psychique, sans aucun dommage quelconque. Que seule l'arme de la critique prévale et non pas la force des armes. Nous déplorons qu’il y ait eu des morts en Guinée, bien que nous comprenions parfaitement le caractère fondamental et irréconciliable des contradictions entre le choix fait par notre Peuple et l'action revancharde des ennemis intérieur et extérieur de notre souveraineté.

D'où vient donc cette statistique aberrante? 50000 personnes ou 50000 zombies?

Des Guinéens ou des sources guinéennes? Serions-nous incapables de dresser la comptabilité de nos morts? La civilisation africaine est pourtant caractérisée par le culte des morts et des anciens.

Étions-nous donc devenus tous subitement aveugles et sourds pour ne pas avoir remarqué la disparition, fût-elle dans la durée, de 50 000 de nos concitoyens, généralement parmi les plus lettrés, les plus fortunés ou les plus talentueux?

Notre société était-elle devenue aussi extraordinairement cruelle pour ne pas avoir ressenti le poids d'une telle saignée mortelle pour la Guinée, aussi insensible pour laisser commettre une forfaiture à nulle autre pareille, dans un pays où toute l'élite se connaissait, se côtoyait, partageait les joies et les peines des uns et des autres, à l'image des masses laborieuses que les nouveaux sociologues de la division présentent de nos jours en masses ethniques gélatineuses, sans conscience ni perspective, taillables et utilisables à merci?

Les marchands de cauchemar qui se cachent derrière ce décompte funeste mesurent ils la profondeur et l’ampleur du tort qu’ils font a notre pays, à son image d'hier et d'aujourd'hui ? S’ils sont guinéens pourquoi chargent-ils notre mémoire collective de tant de souillures, de tant d’abominations ? Que de contrevérités ! Que de satanismes ! Quelle honte ? Quelle infamie ? Que d’inconscience de la part de guinéens aux petits pieds !

Y a-t-il crime plus odieux que celui de couvrir son propre pays de cercueils aussi innombrables qu'imaginaires?

Ces aveuglés par la haine, savent-ils dénombrer? Connaissent-ils leur table d'addition? Savent-ils faire la différence entre les unités, les dizaines, les centaines et les milliers? Savent-ils qu'à l'échelle humaine 200 est un grand nombre et mille un très grand nombre? C'est ce qui explique que 100 ou 200 sont les limites imposées aux calculs et aux opérations arithmétiques des premières années de l'école. Et même à l'université, tant qu'on ne s'intéresse pas aux grandeurs géologiques, à celles de la physique avancée, à la grande économie, etc. mille constitue un grand, un très grand nombre. Pour preuve, nous mettons au défi Mme Hadiatou BARRY TOURÉ et l'Association dont elle se réclame de publier sous 24 heures, même à la volée, une liste de mille noms opposable parmi les victimes des camps de détention et lieux d'incarcération localisés ou identifiables. Nous disons bien une liste opposable au plan juridique et judiciaire. Ce test que nous appellerons « test de Hadiatou » doit pouvoir mettre tout le monde d'accord. Si Mme Hadiatou BARRY TOURÉ et compagnie le réussissent, ils auraient remporté une manche gigantesque dans la quête et la restauration de la vérité historique que nous appelons tous de tous nos vœux. La manche remportée pourrait alors servir de base pour une nouvelle manche de 1 000 nouveaux noms opposables jusqu'à épuisement ou dépassement des « 50 000 tués ou victimes » fixés à l'horizon de l'Association de Mme Hadiatou BARRY TOURÉ. Mais si le nombre 1 000 apparaît comme un grand nombre, car il est réellement très grand pour tout ce qui concerne le dénombrement d'êtres humains, l'on pourrait ramener la base du test à 200 personnes tuées pour raison politique durant la Première République. Et si la Dame du test échoue vraiment, elle devrait alors, avec toute sa compagnie, faire amende honorable et participer humblement à l'étude, à la recherche, à la documentation et à la valorisation de ce pan de notre histoire commune. 24 heures semblent largement suffisantes pour une association qui existe depuis tant de lustres et dont le credo affiché est la réhabilitation des victimes dont il serait inimaginable qu'elle ne détienne pas la liste complète par devers elle.

Du caractère perfide de la présentation de ce nombre macabre. A supposer que ce nombre fût exact, ce qui est parfaitement illusoire, pourquoi imputer ces morts réelles ou imaginaires uniquement au Président Ahmed Sékou TOURÉ et non à la lutte et à l'antagonisme irréconciliables entre la Guinée et les forces qui voulaient mettre à terre son entreprise historique et originale d’indépendance politique, d’émancipation social de développement économique?

Mme Hadiatou BARRY TOURÉ et compagnie seraient-elles des adeptes de Joseph Goebbels qui, parmi les nombreux préceptes de sa politique de propagande et de formatage de la pensée unique et de manipulation des masses arguait: « Plus le mensonge est gros, plus il passe ».

Ou alors, seraient-elles aussi naïves ou cyniques de croire qu'à force de répétition d'un « gros mensonge », de grossissement à outrance de l'effet, elles parviendraient, comme par prestidigitation, à masquer la cause de la répression et à faire porter des œillères au Peuple de Guinée et à l'humanité entière pour voir et lire le monde selon Mme Hadiatou BARRY TOURÉ et consorts?

Pensent-elles que la réserve que se sont imposées les forces du progrès en Guinée face à leur entêtement depuis qu'elles croient tenir leur « revanche » signifie couardise?

C'est mal connaître la détermination des patriotes qui se sont levés pour créer le Club Ahmed Sékou TOURÉ dans le noble dessein de restaurer la vérité sur notre histoire récente.

Des sources extérieures? Pourquoi se cacher derrière Amnisty International qui, depuis tout ce temps, est réellement incapable de fournir la liste, selon les uns des « 50 000 victimes », et selon les autres des « 50 000 tués » (ils n'arrivent même pas à accorder leurs violons macabres)?

Faut-il aller chercher ailleurs ce que l'on sait ou qu'on est censé savoir?

Que cache cet auto déni de responsabilité? Serions-nous incapables de mettre en œuvre les structures de l'Etat et des composantes actives du pays pour dresser l'état-civil de nos morts et disparus durant une période couverte par l'histoire, la documentation et la presse de chez nous et d'ailleurs?

Pourquoi aucun article, aucun éditorial, aucune manifestation en Guinée ou à l'étranger n'ont fait état d'un bilan aussi monstrueux à l'époque et particulièrement au moment où culminait l'antagonisme entre la Guinée et l'Occident?

N'est-il pas simplement symptomatique de constater que les puissances ennemies qui se sont liguées contre la Guinée de Septembre, ne soient pas parvenues à étayer leur rejet de la voie guinéenne du développement, par la production d'une liste alignant au moins le centième du total macabre visé par le « test de Hadiatou » présenté plus haut? Ces puissances que nous connaissons, n'auraient jamais dédaigné administrer une preuve aussi cinglante que fatale contre le Président Ahmed Sékou TOURÉ et son combat. A la vérité, il n'y en n'avait pas. A contrario, il existait d'autres preuves établissant la responsabilité de ces puissances dans le crime organisé contre la Guinée.

N'est-on pas en droit de penser que c'est là la raison ultime de la rapidité avec laquelle on a fait disparaître les archives de l'Etat guinéen, celles du Tribunal Populaire Révolutionnaire et, celles, personnelles, du Président Ahmed Sékou TOURÉ au lendemain du putsch du 3 avril 1984?

Vers la tolérance zéro. Que les falsificateurs de notre glorieuse histoire, leurs acolytes et leurs mentors se le tiennent pour dit une fois pour toutes: désormais, chaque fois qu'ils tenteront de déformer notre histoire récente, ils trouveront sur leur chemin les défenseurs de l'honneur et de la dignité de notre peuple, qui assument et revendiquent notre histoire, en dépit des dérives et vicissitudes de ce dernier quart de siècle. Et parmi eux, le Club Ahmed Sékou TOURÉ.

Que ces falsificateurs sachent que le statut de victimes qu’ils ont usurpé jusque-là, revient en réalité au Peuple martyr de Guinée. Notre Peuple a trop souffert dans sa chair et dans sa fierté des crimes commis par eux et leurs mentors. Notre Peuple ne laissera plus abuser de son martyr comme fonds de commerce par ceux qui usent d'expédients, d'affabulations et de dénégations.

Et si malgré tout, les affabulateurs continuent de ramer à contre-courant, qu'ils s'attendent à l'offensive par le verbe juste. Que ces affabulateurs s’attendent donc à l’offensive contre leurs calomnies, leurs contrevérités et leurs campagnes de désinformation. Trop c’est trop. Désormais c’est la tolérance zéro!

Pour conclure, nous rappelons l'Acte constitutif de l'Unesco qui stipule: « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».

Le Club Ahmed Sékou TOURÉ fait sienne cette sagesse qui est plus que d'actualité pour la Guinée engagée résolument dans la voie de son renouveau, après les tumultes et soubresauts que son évolution récente a enregistrés. Notre pays se doit, plus que par le passé, d'accélérer l'édification des défenses de la paix et de l'unité nationale, dans l'esprit et le comportement des acteurs de la vie sociopolitique afin que triomphe la Transition en cours. Si cela doit passer par le forum « vérité, justice et paix sociale » que d'aucuns appellent conférence « vérité réconciliation », forum que le Club Ahmed Sékou TOURÉ a toujours réclamé, nous réitérons avec insistance la tenue d'une telle concertation.


Pour le Club Ahmed Sékou TOURÉ
Le Président par Intérim.
M. Sidi DIARRA