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Tuesday, July 13, 2010

Les peulhs et les autres : Le drame guinéen. La crudité de la vérité.(Ben Daouda)


LUNDI, 12 JUILLET 2010 11:01   PDFImprimerEmail
Les peulhs et les autres : Le drame guinéen. La crudité de la vérité.(Ben Daouda)
Après cinquante ans d'attente forcée, les Guinéens sont allés pour la première fois aux élections libres.  N'eût été  la fraude qui a plongé tout le pays dans la consternation, nous serions aujourd'hui en mesure de dire que la page de la bataille pour l'Unité Nationale est ouverte. Maintenant rien n'est sure, sinon que nous avons l'espoir que la Guinée ne sera plus gouvernée comme avant.
Les fraudes qui ont émaillé ces premières élections ne doivent pas être l'arbre qui cache la forêt. Nous devrons nous ressaisir et reconnaître les maux de notre société afin de trouver les soins nécessaires : Nous ne sommes pas une Nation. Nous sommes un groupe de populations qui partagent un même  territoire. Ces élections l'ont prouvé.
Chaque groupe ethnique est allé voter pour ses représentants. Les populations guinéennes, malgré le faire semblant de nos aveugles intellectuels, ne connaissent pas la différence entre les programmes politiques et économiques présentés par les Partis Politiques. Elles ont été toutes préoccupées par l'origine ethnique des candidats. Ne fermons pas les yeux sur ce constat. En Novembre 2009, nous avions écrit :
 « Ce que nous vivons est plus profond, plus complexe qu'un simple problème de junte militaire ou de Dadis. Nous avons cessé d'être une Nation.
La Solution ou les solutions ne se résumeront pas par le départ de la junte militaire uniquement. Et se précipiter vers des élections bâclées pourrait être dramatique et favoriserait le maintien de la junte militaire ou provoquerait un Coup d'Etat sanglant sur fond ethnocentrique. La presse de la haine s'agite dans l'ignorance.
La Guinée s'est installée dans un ethnocentrisme dont la solution échappe aux Partis Politiques et au Gouvernement : Nous avons un problème Peulh. »
 « Nous avons un problème Peulh. » Voici la phrase qui dérange.
Après donc l'émotion de la première lecture, relisons la phrase une deuxième fois à la réalité de ces premières élections libres de notre Nation. Tirons nos enseignements des chiffres.
Cellou Dalein 40% 
Alpha Condé, 21%
Sydia Toure, 15%
Selon les spécialistes de l'Ethno stratégie il y aurait 40% de Peulh en Guinée, 35% de Malinké  et 10% de soussou. Les résultats du premier tour correspondent à ce tableau.
Ces chiffres ne varieraient pas du tout en tendance, même si les élections étaient transparentes. La tendance serait toujours que les plus grands groupes ethniques collectent le plus grand nombre de votants.
Résumons que les guinéens n'ont pas voté pour un programme. Ils ont voté pour une ethnie ou pour une Région. Le vote a été régional et ethnique.
Dans ce sens du vote ethnique, selon les résultats présentés par la CENI, le Fouta est allé à l'Extrême. Selon toujours les résultats qui ont été publiés, Cellou Dalein a recueilli des voix dans toutes les Régions Naturelles de la Guinée et 90% au Fouta.
Aucun candidat d'un autre groupe ethnique n'a fait 1% dans cette Région. Les Peulhs n'ont voté pour personne qui ne soit pas de leur Ethnie d'une façon extrême.
Alors qu'ailleurs d'autres groupes ethniques ont failli « à la règle. » Pour supporter d'autres candidats, et spécifiquement Papa Koly, Kouyaté, Abe Sylla et Sydia Toure, selon les résultats de la CENI.
Quelle conclusion faudrait-il en tirer ? Le Fouta a rejeté les autres candidats.
« Les Peulhs et les Autres », c'est la Guinée d'aujourd'hui !

Ce constat sera le facteur déterminant du deuxième tour quand les Dieux de la Cour Suprême décideront. La seule question qui se pose sur toutes les lèvres  n'est pas exactement l'éventualité de la présidence de Cellou Dalein, mais l'avènement d'un Pouvoir Peulh.
Est-ce que les autres Guinéens accepteront finalement un Pouvoir Peulh ?
Nous avions dit «  L'Alliance Soussou- Malinké -Forestier  n'est qu'une façade ... Mais l'Union contre un éventuel Pouvoir Peulh est réelle. » (Voir les Peulh et les Autres). C'est ce qui sera vérifié au deuxième tour.
La réalité est aussi que les Peulh sont comme tous les Guinéens. Ils ont souffert des tares des deux régimes. Tous les Guinéens ont souffert de la corruption et du vol des deniers publics dont Cellou Dalein en est l'incarnation. Personne ne souhaiterait retourner au système politique et de gouvernement définis et gèrés par le PUP. Cellou est un symbole du PUP.
Tous les guinéens  souhaitent la bonne gouvernance, Cellou ne peut pas être dissocié de la gestion de Lansana Conté. Alors pourquoi Cellou  Dalein au Nom du Changement ?
Peut-on faire du neuf avec du vieux ?
Le vote a été décidé par les extrémistes qui rêvent d'un Pouvoir Peulh.
Ils ont rejeté tous les autres candidats au Fouta au nom de l'hégémoniste ethnique, y compris des Partis Politiques qui ne partagent pas les points de vue extrémistes tels que l'UFD de Mr. Badiko et l'UPR qui est d'ailleurs peint en traître de la « Cause Peulh ».
Quelle sera la réponse des autres groupes ethniques au deuxième tour des élections ?
Selon toujours les résultats de la CENI, Cellou Dalein a recueilli des voix dans toutes les autres Régions Naturelles.
N'est-il pas plausible d'affirmer que c'est la colonie Peulh qui vit dans les autres Régions qui a voté pour Cellou et jamais pour leurs voisins locaux, plus la marge des fraudes ?
Il y a eu des fraudes partout, je ne suis pas entrain de dire que l'UFDG est le seul Parti Politique qui est accusé de fraudes. Mais il est clair  qu'il est le seul Parti Politique qui a bénéficié des fraudes commises au Fouta pour des raisons purement ethniques.
De même léElectorat malinké s'est reparti entre les candidats malinkés pour les mêmes raisons ethniques. Beaucoup de fraudes commises en Haute Guinée ont été faites en leur faveur et aussi de Cellou Dalein. Ils sont tous coupables de fraudes.
Mais Abe Sylla, Papa Koly, Teliano, Sydia Toure ont réalisé des scores acceptables dans toutes les autres Régions relativement à la fraude massive qui a entaché ses élections, sauf au Fouta. Ils ont tous été rejetés dans cette Région.
Pour les mêmes raisons ethniques, Mr. Lansana Kouyaté, Ousmane Kaba, François Fall et Mr. Mamadou Diawara sont condamnés à supporter le candidat du RPG, sinon ils mettront fin a leur carrière par suicide politique.
Et pour les mêmes raisons Mr. Sydia Toure marche sur l'inconnu .Que fera la Basse Côte ?
Il n'y a pas de programmes politiques en compétition ; ce sont les trois Tanas qui s'affrontent : Tana mouna , Tana alla , Tana matelën ...Nyankoye sera l'arbitre .
Avec ce constat pouvons-nous logiquement parler de Nation ?
N'est-il pas clair qu'il y a une division entre les Peulhs et les autres groupes ethniques ?

Cellou est crédité de 40% des voix. Ce qui nous ramène à notre postings :
«  Le Fouta a la Lumière d'une Lampe éteinte. » le 7  Novembre 2007.
Voici un extrait qui mérite attention : « Au lieu d'une Nation, nous avons un groupe de populations qui se partagent un territoire morcelé en parcelles politico-ethniques. Si bien que ceux qui se réclament 40% de la population (? Dieu seul sait) se retrouvent devant un nombre de 60% complexes, hétérogènes et déterminés à ne plus "être esclaves" d'un autre Clan. » C'était en 2007.
Malgré le score sans appel de Cellou Dalein au premier tour dans quel groupe ethnique il ira puiser les 11% qui lui manquent ? Il est placé devant le mur des 60% de Guinéens.
Et ce groupe n'est ni politiquement ni ethniquement homogène. Telle n'est pas la réalité ?
Il va falloir donc aux ethno stratégistes  de changer de langage, sortir de leur veste d'ignorance et d'arrogance pour aller voir les autres communautés ethniques, y compris les singes, les sauvages et les mangeurs d'hommes, sinon les 11% risquent de se transformer en 11 siècles d'attente . Telle est la vérité. Elle est cruelle.
Ceux qui m'insultaient hier et qui déformaient mes propos, et ceux qui ont refusé de me lire à lumière de leur intelligence sont maintenant obligés de trouver une réponse à ces questions et surtout d'en trouver rapidement la ou les solutions avant le deuxième tour.
Sinon ceux qui ont rejeté les autres candidats chez eux pour des raisons ethniques seront rejetés ailleurs pour les mêmes raisons ethniques.
 Et c'est la Guinée qui perdra les élections et les Guinéens perdront la Guinée.
Il n'y a pas de solutions ethniques à un problème National.
«Mon tour », « ton tour », leur « tour », ... nos emmerdes !
Ecrivait Lamine Camara de Columbus, Ohio.
Mes deux postings «  le Fouta à la Lumière d'une lampe éteinte «. » et les «  Peulhs et les Autres : le drame guinéen. » traitaient ces graves questions.

La vérité est souvent cruelle !

Ben Daouda Touré

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