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Thursday, June 24, 2010

Election présidentielle en Guinée: Bataille à cinq, entre ex-premiers ministres et opposant historique. Forces et faiblesses des « 5 grands » Source : Radio - Kankan : Dernière Mise à jour : 24/06/2010 (Auteur : Autres)

La première élection présidentielle véritablement démocratique de la Guinée met aux prises vingt-quatre candidats. Parmi eux, cinq candidats sérieux dont deux hyper favoris.
Dimanche, pour la première fois dans l'histoire de la Guinée, après son indépendance en 1958, les Guinéens seront appelés à choisir librement, leur président de la république. Vingt-quatre candidats ont été autorisés par la cour suprême, à participer à cette compétition. Dix-neuf parmi eux sont considérés comme des " accompagnateurs " par l'opinion guinéenne. Selon des journalistes que nous avons interrogés, certains parmi ces dix-neuf " accompagnateurs " pourraient ne pas atteindre les 5% recommandés pour obtenir le remboursement de l'énorme caution de 400 millions GNF (environ 40 millions FCFA) exigés par le code électoral. Cependant, cinq candidats sont de sérieux prétendants au titre. Deux (Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé) apparaissent comme de super favoris et trois (Sydia Touré, Lansana Kouyaté et François Lonsény Fall) comme des outsiders.
Tout sauf Dalein
Grand favori du scrutin du 27 juin, Cellou Dalein Diallo est le candidat de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Son slogan " Pour une Guinée unie et prospère " est visible dans tout Conakry. A 57 ans, ce père de trois enfants a été ministre pendant près de dix ans, dans plusieurs gouvernements de Lansana Conté (décédé en décembre 2008), avant d'être nommé premier ministre, pendant un an et demi, entre décembre 2004 et avril 2006. Son omniprésence dans le système Conté est aussi bien un handicap qu'un avantage. " Il a une expérience prouvée dans la gestion des affaires de l'Etat ", soutient son directeur de la communication, Souleymane Thianguel Bah. " Un pur produit du système Conté ", rétorque Moustapha Naité, adjoint au directeur de la communication du candidat Alpha Condé. Le candidat de l'arbre et du soleil levant a un avantage solide sur ses concurrents : il connaît la Guinée, pour y avoir vécu toute sa vie, de l'enfance aux postes de responsabilité, en passant par les études. Cependant, le Peulh, natif de la Moyenne Guinée, traîne le boulet de l'accident de l'avion de l'UTA, qui a provoqué la mort de plusieurs Guinéens. En effet, il est accusé d'avoir délivré une licence d'exploitation à la compagnie, au moment où il était ministre des Transports. C'est contre son gouvernement que les premières manifestations sociales ont été dirigées, en 2006. Ses adversaires l'attaquent ainsi sur son bilan. Au demeurant, ses pourfendeurs clament qu'il est le champion de l'ethnocentrisme, en menant le combat du " Peulh ou rien ". Certains de ses supporteurs dans les rues de Conakry n'hésitent, en effet pas, à clamer haut et fort, qu'après Sékou Touré, un Malinké, Lansana Conté, un Soussou, Dadis Camara, un Forestier, l'heure est venue pour qu'un Peulh soit président de la République. Ces propos inquiètent une partie de la population qui oppose à cette thèse, celle de " Tout sauf Dalein ". Le candidat, quant à lui, veut bien montrer qu'il est au-dessus de la question ethnique. Son directeur de campagne, le pharmacien Dr Fofana, est un Malinké.
Condé, l'homme à battre
Un autre grand favori du scrutin : Alpha Condé, opposant historique reconnu comme tel. Ce statut est à la fois une force et une faiblesse. La force ? " Alpha Condé a une légitimité d'opposant que personne ne peut lui nier. Son nom n'est mêlé à aucun détournement ni scandale. Et il a le mérite d'avoir posé les jalons de la démocratie en Guinée en s'affichant ouvertement contre des systèmes ", démontre Moustapha Naité. Pour Souleymane Thianguel Bah, " cela est un problème, en ce sens que M. Condé n'a jamais rien géré dans ce pays. C'est un chèque en bois que de confier le destin d'un pays à quelqu'un qui n'a aucune expérience dans la gestion des affaires de l'Etat ". L'ex-député de 1995, Malinké, originaire de la Moyenne Guinée, avec ses 72 ans, est le doyen du scrutin. Paradoxe de l'histoire, il symbolise davantage le changement contre ses quatre challengers qui ont tous collaboré avec Lansana Conté, d'une manière ou d'une autre. Le candidat du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) est réputé intransigeant et coléreux. Il ne le cache pas dans son livre-entretien, paru chez Jean Picollec, seulement la semaine dernière. Dans " Alpha Condé, un Africain engagé ", il confesse : " J'ai fait des erreurs, comme tout homme d'action pris dans la rudesse des épreuves politiques ".
Mais il ajoute aussitôt : " Je suis confiant : toutes les conditions sont, aujourd'hui, réunies pour gouverner autrement notre pays, pour changer radicalement de cap ". Cette ambition de " refondation " va certes se buter sur un obstacle majeur : les quatre autres challengers du " professeur ", le considèrent comme un opposant à eux-mêmes, au moment où ils étaient aux affaires, et lui, ne cache pas qu'il les prend tous pour des produits du système qu'il a toujours combattu.
Sydia, le moindre mal
" Sidya Touré, la solution pour la Guinée ". Le slogan du candidat de l'Union des forces républicaines (UFR) rappelle son passé de premier ministre. Entre 1996 et 1999, le passage à la primature de cet originaire de la Basse Guinée (un Diakhanké, ethnie minoritaire, proche des Soussous) est marqué par l'électrification de plusieurs quartiers de Conakry et de certaines villes de l'intérieur du pays. " C'est un bilan qui parle de lui-même ", souligne avec fierté Mamadou Saliou Baldé, un journaliste membre de la cellule de communication du candidat. Marié et père de quatre enfants, avec ses 65 ans bien comptés, il a fait l'essentiel de sa carrière professionnelle en Côte d'Ivoire. Cadre du Trésor ivoirien, il a même dirigé le très stratégique cabinet du premier ministre (ivoirien) Alassane Dramane Ouattara, entre 1990 et 1993. Principal handicap de Sydia Touré : son parti quoique largement représenté sur le territoire national, en atteste les dernières élections municipales (2005) n'a aucune assise sociologique. Dans un pays marqué par l'ethnocentrisme, en atteste une étude menée par des chercheurs de l'Université Général Lansana Conté de Conakry, Sydia Touré passe pour un extra-terrestre. " Ce n'est pas un handicap, c'est au contraire un atout ", rétorque Mamadou Saliou Baldé. Dans les états-majors des deux favoris, officieusement, l'on chuchote que Sydia Touré serait le candidat idéal qu'on voterait volontiers. A surveiller de près donc.
Kouyaté, l'invité de dernière heure
Brièvement (1997) premier ministre " de consensus ", sous la pression de la rue, Lansana Kouyaté bénéficie, du fait de son statut de fonctionnaire international, de nombreux soutiens à l'étranger, notamment du Libyen Mouammar Kadhafi. Avec son Parti de l'espoir pour le développement national (PEDN), il estime que " Le progrès se gagne ". Ses détracteurs disent de lui qu'il est un parvenu sur la scène politique guinéenne. A 60 ans, marié et père de deux enfants, il a fait l'essentiel de sa carrière à l'extérieur de la Guinée. Son dernier poste était basé à Abidjan. Il était le représentant spécial du président de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en Côte d'Ivoire. Son parti est jeune et il joue sur le même terrain…ethnique que celui d'Alpha Condé, à savoir le pays malinké. " Les quinze mois que j'ai passés à la primature ont montré aux Guinéens que leur pays pouvait être géré autrement ", rappelle-t-il dans tous ses discours. Il se présente donc comme un candidat du changement. Comme d'ailleurs tous les candidats.
La si longue absence de Fall
Le fait d'armes le plus connu de François Lonsény Fall est sa démission fracassante de son poste de premier ministre en avril 2004, après deux mois passés à la primature. C'est donc l'homme qui, ayant été dans le système (il a été ministre des Affaires étrangères et de la coopération, de 2002 à 2004), a osé dire " non " à l'autoritaire Lansana Conté. Son parti, le Front uni pour la démocratie et le changement (Fudec) est mal implanté sur le territoire national. Cela est lié à sa longue absence du pays, depuis 2004. Ses adversaires lui reconnaissent cependant, des qualités de bon gestionnaire et de grand diplomate. Son dernier poste était basé à Bangui. Il était le représentant spécial pour la République centrafricaine et chef du Bureau d'appui des Nations-unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (Bonuca). Il avait, auparavant, occupé le même poste en Somalie. A 61 ans, marié et père de trois enfants, le juriste Fall lance : " Construisons une Guinée démocratique et prospère ".
André Silver Konan
Envoyé spécial en Guinée

Wednesday, June 16, 2010

La Guinée et la société Bellzone signent un accord pour évacuer le minerai de fer de Kalya.

Un acte important vient d’être posé ce mercredi matin dans le cadre de la valorisation des immenses ressources minières de la Guinée. Le gouvernement et la société australienne Bellzone ont signé un protocole d’accord pour favoriser l’exploitation des immenses gisements de fer de Kalya dans la zone de Marela à Faranah.

Ce protocole d’accord concerne notamment la construction d’une ligne de chemin de fer pour le drainage du minerai de fer sur la côte et la réalisation d’un port en eau profonde à Matakang dans Forécariah. Un projet, aux dires des spécialistes, qui va désenclaver tout le sud de la Guinée et surtout accélérer le processus de mise en œuvre des grands projets d’exploitation des richesses minières de notre Pays.

Le protocole d’accord a été signé par les ministres des finances et celui des mines pour la partie guinéenne ainsi que par Nik ZUKS, Président Directeur général de la société Bellzone. Cette cérémonie s’est déroulée à la Primature sous l’autorité du Premier ministre, chef du gouvernement et en présence de plusieurs autres membres du gouvernement.

La réalisation des infrastructures qui ont fait objet de signature ce matin sera financée par la China International Fund (CIF) sur la base d’un accord récemment signé à Paris entre elle et la société Bellzone qui s’engage de son côté à collaborer avec la (CIF) dans l’exploitation du minerai de fer de Kalya.

La construction du chemin de fer long de 280 kms et d’un port en eau profonde dont l’accès se fera par un chenal coûtera, selon le ministre guinéen des mines,« trois milliards de dollars et déjà 40 millions de dollars sont versés par les investisseurs chinois dans une banque à Singapour au compte de la société de joint-venture créée à cet effet».

Une société dans laquelle la Guinée sera actionnaire à hauteur de 27 pour cent. Toujours selon Mahmoud Thiam « c’est le contrat le plus généreux que nous ayons encore signé après celui de la CBG ». Aux dires des ingénieurs, la zone de Kalya regorge l’un des plus grands gisements de fer au monde avec une réserve estimée entre 15 et 16 milliards de tonnes de fer de haute teneur,découverte au terme de cinq ans de recherche menée par Bellezone, une société australienne aujourd’hui cotée à la bourse de Londres.

Pour une première phase d’exploitation, cette société va exporter 50 millions de tonnes de minerai de fer par an et lorsque la société d’exploitation atteindra sa vitesse de croisière, près de 150 millions de tonnes sortiront des terres de Kalya par an. Ce qui pourrait rapporter à la Guinée environ un milliard de dollars par an.

Selon Niks ZUKS, PDG de la Société Bellzone, « il est prévu à long terme d’opérer une transformation du minerai de fer sur place ». Et en ce qui concerne le niveau d’évolution des travaux, il ajoutera que « d’un point de vue pratique les travaux ont déjà commencé, les contrats pour les études environnementales sont lancées ainsi que les études techniques pour le tracé du chemin de fer ».

Cela veut dire que « les études de faisabilité bancable et d’engineering démarrent pour déboucher sur la phase d’exploitation » précise Alpha Oumar Sow, l’un des deux promoteurs guinéens du projet, tous anciens fonctionnaires du Ministère des mines à la retraite. Et « lorsque des compatriotes sont devant un projet de cette dimension, le gouvernement a le devoir de faire leur promotion » a déclaré le Premier ministre.

Toutefois, Jean Marie Doré soulignera la nécessité absolue de veiller sur les intérêts de la Guinée dans ce projet : « Nous allons signer ce document pour que notre Pays avance dans la valorisation de son potentiel minier mais avec l’espoir que le trésor guinéen va bénéficier des retombées substantielles de ces investissements en vue ».

Enfin, selon le ministre guinéen des mines, le démarrage réel de l’exploitation des fabuleux gisements de fer de Kalya par Bellzone et la CIF sera effectif au plus tard dans quatre ans. Ce qui fera alors de la Guinée un interlocuteur incontournable sur le marché mondial du fer. Sans oublier le désenclavement que ce projet va apporter pour tout le sud de la Guinée où il existe également d’immenses réserves de minerais en tout genre.

Et ce sera « un pas de gagné sur l’histoire du projet Transguinéen qui date de 1963 » rappelle, non sans une touche de fierté, Alpha Oumar Sow, directeur du développement minier à Bellzone qui a commencé ses activités en Guinée il y a juste cinq ans.

Une dépêche de Mamadou SAM, directeur de la Cellule de Communication de la Primature


Guinéenews

Monday, June 7, 2010

Fin de mission du Ministre des Télécommunications et des Nouvelles Technologies de l'Information à Paris: M. Talibé Diallo signe l'installation en Guinée du cable sous-marin

La semaine écoulée une forte délégation des postes et télécommunications de Guinée, conduite par le Ministre M. Talibé Diallo (ici sur la photo) a participé au seminaire international organisé par ACE et Orange France.

Outre le Ministre des Télécommunications et des Nouvelles Technologies de l'Information, M. Talibé Diallo, la délégation guinéenne comprenait plusieurs hauts cadres du département notamment M. Morlaye Youla, Directeur général de l'autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT, ici sur la photo), M. Moussa Keita, Directeur général de la SOTELGUI, M. Alhassane Dem, Directeur général Orange-Guinée pour ne citer que ceux-là.
A noter que cette participation au seminaire international de Paris s'inscrit dans la vaste reforme des postes et télécommunications entrepris depuis l'arrivée à la tête de ce département par M. Talibé Diallo.

En effet, à Paris, le Ministre Talibé Diallo a signé un important document relatif à l'installation en Guinée du cable sous-marin ACE dont la construction du réseau démarre mi 2010 pour prendre fin en 2011 la mise en service commerciale du système étant programmée pour 2012.

Pour sa fiabilité et son efficacité, 10 pays de la sous-région ouest-africaine vont avoir pour la première fois accès au cable sous-marin car, il permet de:

améliorer la connectivité régionale,

diversifier et sécuriser le trafic,

développer des services à large bande et multimédia autour d'Internet...

Aujourd'hui, ACE est implanté dans les cinq continents, la qualité de ses services et la haute technologie étant sollicitées.

Dimanche 06 juin, le Ministre des Télécommunications et des Nouvelles Technologies de l'Information, M. Talibé Diallo ainsi que l'importante délégation qui l'accompagne a regagné Conakry, avec le sentiment d'une mission bien accomplie.

Focus de GUINEE24

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Sunday, June 6, 2010

Infertilité masculine: Face cachée de mes consultations au CHU de Donka, Conakry

As-tu rencontré un homme qui accepte sa stérilité ? S’il est stérile, il rejette le plus souvent sur le compte de sa femme. Combien de femmes ont été reprochées pour cause de stérilité et une fois remariées, elles ont des enfants. L’homme se dit toujours viril et non stérile. Ils sont rares ceux qui acceptent et se font traiter ; pour eux l’infécondité est purement féminine, comme ceux qui accusent leurs femmes d’avoir des filles. Beaucoup d’hommes vivent leur stérilité comme une tare, la cachent, ne la dévoilent pas et vont même refuser d’aller jusqu’aux soins. Le fait même d’évoquer la possibilité de ce diagnostic est source d’inquiétude et d’angoisse. Mr. K. me disait « Je peux vivre sans enfants, mais je ne pourrai pas vivre avec la certitude que je suis stérile ». D’autres ont le courage d’aller consulter mais tiennent leur partenaire dans l’ignorance de leur démarche. D’autres en fin consultent, jouent le tout, mais font en définitive porter la responsabilité sur leur partenaire ou pire encore sur des forces obscures qui leur veulent du mal.

Dans mon travail sur l’infertilité du couple, j’avais une philosophie claire : »L’être humain est composé de trois personnalités : anatomique or tissulaire, psychologique, et sociale. Cette première partie de mon travail sera basée sur les conséquences psycho-sociales de l’infertilité du couple. Pendant mes recherches, j’ai été influencé par ma naissance, le lieu et la société, le monde Manding où on aime dire : »une maison sans enfant, est une ruche sans abeille ». Un jour, alors que je me baignais dans le majestueux et historique fleuve Niger arrosant le flanc ouest de mon village, j’entendais les femmes dire, come Sofiane Zribi sous sa plume du 23 Février 2010 écrivait : « Au lit, nous sommes comme deux vieillards, nous regardons la télévision, commentons l’actualité, et nous nous endormons sagement ». A la base du désir sexuel, se place l’instinct biologique de reproduction. Dans la mesure où la conscience de l’impossibilité de se reproduire devient évidente pour l’un ou l’autre des partenaires, on peut comprendre le tarissement libidinal qui suit.

Nous vivons encore dans des milieux où on recourt à des proverbes, des contes, des chansons et autres propos de la coutume pour justifier la discrimination de la femme. Un autre propos courant qui se dit : « La femme est sortie de la côte de l’homme » ; donc, elle est inférieure. (Je demanderai à toutes les femmes mariées de regarder dans le flanc de leurs maris pour trouver le trou d’où elles sont sorties parce que depuis Adam et Êve, je ne suis pas au courant d’aucun autre fait de ce genre). Même dans certaines familles d’intellectuels, l’éducation est différente entre un petit garçon prédestiné à être chef et une petite fille à obéir. En grandissant, certains garçons se donnent même le pouvoir sur celles qui leur ont donné la vie : leur mère ! En plus, les propos souvent injurieux, indiscrets ou sexistes, que se lancent les parents ou d’autres adultes devant les oreilles attentives des enfants. Par exemple, dans nos familles, quand un enfant s’est mal conduit, le papa dit souvent »c’est comme ta mère » ou « ce défaut vient de la mère, pas de moi ». D’habitude, dans la famille, ce qui va, revient au père et ce qui ne va pas revient à la mère ». N’est-il pas être dupe que de croire qu’un tel homme accepte facilement sa culpabilité dans l’infertilité du couple ?

Dans ma propre famille, je voyais ma mère se mettre à genoux chaque matin pour dire bonjour à mon père, pour lui donner de l’eau pour se désaltérer, se mettre à genoux in the lavabo, à côté de l’eau jusqu’à l’arrivée du papa, et ne disait jamais non à mon père en présence d’un étranger à la famille. Elle marchait toujours derrière mon père. Pourtant, elle avait 13 enfants dont je fus le neuvième né. Même les produits de son jardin appartenaient à mon père. It était interdit aux femmes de mon village de passer au milieu deux hommes, d’élever leur voix quand les hommes leur parlent. Un véritable patriarcal système était en place dans ce village des « Bérété » où on ne donnait presque jamais ouvertement raison à la femme au dépend de son mari. It serait conséquemment moins intelligent de croire que mon lignage et clan vont reconnaître avec sincérité leur infertilité.

La femme est le pilier de la famille et partant la société. Tous les rôles qu’on lui attribue (femme comme agent de transmission de l’héritage culturel ; femme, un agent de la transmission des savoirs ésotériques or l’élément qui détient un pouvoir mystique ; femme, un agent de conservation du clan or pérennisation du clan ou la tribu ; femme, agent de transmission perceptible dans l’éducation de la fille ; femme, agent de procréation, celui de mère, de femme de foyer avec tous les attributs qui vont avec ; femme, une valeur marchande, comparée à une bête de somme sous la plume de Senghor ; femme, un rôle social ; femme profanatrice des principes traditionnels). La tradition donne à l’homme la supériorité sur la femme et par conséquent elle doit s’occuper de tous les vils devoirs de la maison dont ceux de répondre à tous les caprices, désirs et volonté de l’homme. Celui-ci a comme un pouvoir illimité sur les femmes et les enfants au point de disposer de la destinée des unes et des autres. Comment parvenir à convaincre de tels hommes à reconnaître tacitement leur culpabilité dans la stérilité du couple ?

Dans la société traditionnelle Manding, le mariage était moins une union entre deux personnes qui s’aiment et mer, un moyen de renforcer une alliance entre deux familles. Chaque famille avait, pour ainsi dire, des familles alliées, où ses hommes pourraient prendre des épouses : » Foudognô ». Un jeune homme issu d’une famille ne choisit pas par hasard et en fonction de ses sentiments, une femme dans le village. Quand le jeune homme a été assez vieux pour se marier, il est retourné à son père pour demander la main d’une fille dans la famille « Foudougnô ». Il peut arriver que l’époux rejette celle qui a été proposée en faveur d’une autre fille, mais toujours dans le cadre étroit de « Foudougnô ». Ainsi, l’augmentation des mariages entre les jeunes de la même « Foudougnô », permet de renforcer les alliances et la cohésion de ces familles. Dans une telle société, être homme signifie : 1.pouvoir avoir des relations sexuelles (manger une femme…) ; 2. Pouvoir mettre une femme enceinte (féconder) ; 3. Pouvoir entretenir une femme, un groupe social ; 3. Avoir de la force, du courage ; 4. Avoir de l’autorité sur les femmes ; 5. Se faire respecter des autres hommes ; 6. Faire la preuve de sa puissance. Ces hommes sont-ils dupes de se soumettre aisément à des testes d’infertilité si les caractéristiques suivantes ne sont remplies comme identité d’enfant, honte. La fécondité est la base identitaire du devenir et de la complétude. L’individu sans enfant est une aberration qui dérange tous les schémas.

Il conviendrait de comprendre ces couples victimes et l’enjeu social de l’infécondité comme par exemples :

1. Fonction dans la famille : augmenter le capital humain (fait ton enfant, donne mon nom)

2. Fonction du mariage : intégration à la belle famille (alliance, continuité de la lignée, l’enfant prime sur le conjoint)

3. Répudiation, divorce (poids sur la femme).

Les hommes et les femmes incapables d’avoir des enfants subissent souvent de graves conséquences comme la perte de leur statut familial et communautaire.

Pour les femmes en particulier, l’infertilité peut avoir des effets cruels. Elles sont ostracisées par leur milieu, ridiculisées par leurs amies et leur voisins ou encore battues et abandonnées par leur mari. Il arrive qu’on leur interdise de toucher aux bébés par crainte qu’elles soient des sorcières, ou qu’on les empêche d’hériter de biens familiaux, qu’on les prive de soutien financier pour leur vieux jours et qu’on leur refuse un enterrement décent. Dans la tribu Yoruba (Nigéria), les femmes infertiles sont appelées « agon », un terme qui exprime le mépris. Même si la stérilité du couple est d’origine masculine, un divorce peut menacer l’épouse. Au Bangladesh, on conseille fréquemment un remariage comme remède à une infertilité dans la famille. « Celui qui reste avec une femme infertile se fait traiter de mauvais sujet », telle est l’opinion générale.

Bien qu’à un degré moindre, les hommes infertiles doivent aussi affronter ridicule et stigmatisation. Dans certaines cultures, les enfants reflètent la richesse et la prospérité de leur père, alors que les hommes sans progéniture sont moins respectés. C’est ce qu’a montré une étude menée au Zimbabwe. Certains sujets ont déclaré s’être vu refuser un travail ou une fonction importante dans leur communauté pour la seule raison qu’ils n’avaient pas d’enfant. D’autres hommes ont confié que leur incapacité à procréer signifiait la honte de l’ensemble de leur famille. D’autres encore, déterminés à prouver leur fertilité, ont dit avoir des relations sexuelles avec multiples partenaires dans l’espoir d’en mettre une enceinte.

Les hommes se sachant stériles ont parfois une image d’eux-mêmes moins masculine. Chez les hommes acceptant la possibilité de leur infertilité, on note parfois une réticence à bénéficier d’un conseil. »Ces hommes ne veulent pas discuter de leur vie privée, surtout s’il s’agit d’un problème de stérilité », précise Betty Chishava, qui dirige au Zimbabwe le hipo Chedu Trust ? une organisation non gouvernementale offrant éducation et conseil sur l’infertilité et ses effets. Dans la société zimbabwéenne comme dans mon village de naissance, un homme n’est reconnu comme tel que s’il a des enfants. Un homme sans héritier s’inquiétera du futur de ses biens et de son nom après sa mort ».

Pourtant les hommes doivent comprendre que les anomalies du spermogramme sont de plus en plus fréquentes. L’infertilité masculine est en nette augmentation dans le monde entier, notamment dans les développés malgré des conditions de vie relativement peu astreignantes, allant de l’hypofertilité à la stérilité totale et irréversible. Outre les causes médicales (maladies génétiques, infectieuses, inflammatoires, radiations, traumatisme), l’influence d’une exposition professionnelle ou non, d’une toxicité alimentaire, de l’hygiène de vie joue un rôle important dans la quantité du sperme et des spermatozoïdes.

La pollution : 1. La toxicité des phtalates, retrouvées entre autres, dans nombreux emballages plastiques, dans le PVC, exerce une négative influence sur les cellules germinales qui constituent le précurseur des spermatozoïdes ; 2. Les pesticides.

Les hormones notamment hormones de croissance qui, ingérées durant la grossesse, sont responsables de syndrome de virilisation chez le fœtus féminin et altérations des gonades chez le fœtus masculin, entraînant une hypofertilité à l’âge adulte.

La chaleur : La spermatogenèse est un phénomène extrêmement sensible à la température. Les spermatozoïdes doivent être à une température entre 33_ 34°C. En fonction de la température les bourses se contractent ou se détendent de manière à conserver cette température constante. Une augmentation de la température des testicules entraînent un ralentissement voire un arrêt de la spermatogénèse. A long terme on observe des destructions au niveau de la structure des testicules responsables de stérilité.

Autres habitudes de vie : 1.Alimentation comme aliments contaminés de produits chimiques (emballages plastiques, pvc), par des pesticides (fruit et légumes) ; 2. Tabagisme ‘fumer tue’. Le tabagisme, par le biais du monoxyde de carbone, du stress oxydatif qu’il provoque, va entrainer une destruction des vaisseaux sanguins de l’appareil génital masculin. Au niveau du pénis ceci est responsable d’une altération de la qualité et de la durée de l’érection (pouvant aller jusqu’à l’impuissance). Au niveau des testicules, les altérations vasculaires entraînent une destruction plus moins irréversible de la spermatogenèse ; 3. Alcool : Les alcools forts et la consommation excessive d’alcool contribue à un environnement de stress métabolique au niveau de l’organisme, responsable de production de radicaux libres ; 4. Vêtements : Le port de pantalons serrés, moulants, en tissus synthétiques entravent la circulation du sang au niveau du périnée et augmente la température au niveau des testicules, provoquant des anomalies de la spermatogenèse ; 5. Traumatismes : vélo, équitation, ne sont pas les meilleurs amis sportifs de nos hommes. Microtraumatismes, augmentation de la chaleur locale et gêne à la circulation du sang menacent la qualité du sperme ; 6. Stress agit à tous les niveaux de la spermatogenèse, depuis la stimulation cérébrale par inhibition ou dérèglement de libération hormones aux testicules par altérations vasculaires, métaboliques, hormonales et tissulaires.

Pendant ma recherche sur l’infertilité du couple au centre hospitalier et Universitaire de Donka, les plus grandes difficultés et handicapes venaient des hommes. Des fois, je payais leur transport pour se rendre aux laboratoires de l’Institut Pasteur de Kindia, à l’hôpital de Friguia, à Kamsar, ou à la clinique russe, but en vain. Les consultations étaient gratuites pou eux et leurs femmes, ou je payais même de mon propre chef avec des résultats maigres dans le respect des rendez-vous, mais non sur le plan thérapie qui fera l’objet de la prochaine publication.

En plus de la médecine moderne, l’homme doit chercher des stratégies pour augmenter la concentration des spermatozoïdes. Il existe des solutions parallèles naturelles qui peuvent être utiles en ce sens, surtout dans notre pays à majorité vivant dans les zones rurales.

Démon : Chez l’homme, on sait que la conception nécessite au moins 20 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme. Parfois, le démon agit sur le testicule(en exerçant une pression dessus, par exemple) pour diminuer sa production et sa libération de spermatozoïdes de façon à entraver la conception. Quand les spermatozoïdes arrivent à la vésicule terminale, ils y baignent dans un liquide nutritionnel indispensable à leur survie ; le démon intervient quelquefois en inhibant le fonctionnement des glandes qui secrètent ce liquide laissant les spermatozoïdes se détruire et rendant par conséquent, la conception impossible.

En accord avec Serigne Samba Ndiaye, quelque plantes peuvent aider à concevoir. La stérilité est une cause majeure de désarroi. Elle peut nécessiter le choix d’une solution technologique de pointe. Aussi, dans beaucoup de cas d’infertilité, la médecine traditionnelle a son rôle à jouer avec succès.

Je me suis souvent trouvé devant des scènes de traitement de la stérilité du au démon. °Le malade doit réciter ou écouter la sourate°ou »les voies de l’ascension ».

Est que ces faits pré-mentionnés m’ont ou non aidé dans mes recherches ?

En conclusion, l’infertilité constitue l’une des crises les profondes du couple. Elle menace tous les aspects de la vie à deux : Elle n’affecte pas uniquement les relations entre les deux partenaires, mais touche également chacun individuellement, en affectant le sens du moi, les rêves d’avenir, les relations avec les parents, les amis et collègues. Peu de crises mettent en question autant d’aspects psychologiques et sont aussi accablantes. Pourtant l’attention se concentre généralement sur les aspects physiologiques de l’infertilité. Les conséquences psychologiques sont souvent ignorées et non traitées. Il en résulte pour la plupart des patients une souffrance intense et solitaire, qui augmente d’autant le stress et peut avoir une influence néfaste sur les le résultat du traitement. Le traitement de l’infertilité, indépendamment du type de thérapie, connaît actuellement un taux élevé de réussite. Les couples infertiles devraient toutefois garder à l’esprit qu’en fonction de leur problème spécifique, une grossesse ne jamais être garantie. Bien connaître et comprendre les aspects médicaux, ainsi que les problèmes personnels liés à la spirale émotionnelle de l’infertilité, aidera les couples à vivre leur infertilité et à trouver une solution si une grossesse ne peut être obtenue. Pour certains, cette solution consistera à poursuivre un traitement après plusieurs tentatives, d’autres trouveront une réponse dans l’adoption ou même dans le choix d’une vie sans enfant. Quelle que soit la manière dont les couples cherchent à résoudre leur infertilité, ils doivent avoir pleine conscience du fait que le chemin à parcourir entre la prise de conscience du problème et sa résolution passe par différentes étapes, qui se caractérisent chacune par des problèmes et des soucis spécifiques. En reconnaissant cela et ayant toutes les informations et la patience nécessaires pour traverser ces différentes phases, les couples seront en mesure d’adopter la solution la plus pertinente

Dr. Mory Souanou Bérété

Docteur en Médecine, MD

Gynécologue-accoucheur

Ph.D, Médicales sciences

Maitrise en Santé Publique, MPH

Licencié formation infirmière, Virginia

Membre de la Fédération Internationale des gynécologues accoucheurs d’expression Française

Membre correspondant du collège français des gynécologues accoucheurs

Ex- chef de chaire de gyn-obst. Université Conakry

Premier Président de l’association des Gynécologues- accoucheurs de Guinée