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Thursday, January 28, 2010

Discours de Passation de service de Monsieur Kabinet Komara, Premier Ministre sortant du Mardi, 26 janvier 2010


Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Messieurs les Membres du Conseil National pour la Démocratie et le Développement,

Messieurs les Présidents des Institutions Républicaines,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et Consulaire accrédité en Guinée,

Mesdames et Messieurs les Membres des Institutions Internationales,

Messieurs les Officiers Supérieurs de l’Armée Guinéenne,

Mesdames et Messieurs les Forces Vives de Guinée,

Mesdames et Messieurs les Hauts Cadres de l’administration,

Distingués Invités,

Un adage d’un pays ou j’ai vécu dit que la vie est faite de plusieurs matins, autrement dit que chaque lever du jour peut être porteur d’espoir pour ceux auxquels Dieu a donné la chance de demeurer vivants ce jour la.

C’est donc animé de ce sentiment de confiance en l’avenir de notre cher pays que je voudrais très sincèrement féliciter notre frère et aîné Jean-Marie DORE pour sa nomination comme Premier Ministre Chef du Gouvernement.

Je salue à cet effet le courage et la lucidité du Général Sékouba KONATE, Président par intérim pour avoir compris le sens de l’histoire et répondu aux attentes légitimes du peuple en créant les conditions qui nous permettent de célébrer aujourd’hui un nouveau départ pour notre pays.

Je salue aussi la sagesse et le réalisme de son compagnon d’arme, le Président Capitaine Moussa Dadis CAMARA pour son soutien responsable et courageux aux récentes initiatives de sorties de crise de notre pays.

Pour moi qui avais déclaré au plus fort moment de la crise que je refusais de sauter hors du navire en feu et que je préférais rester à bord , contre vents et marées, avec pour seul objectif de contribuer d’abord à éteindre le feu et aider à réconcilier les uns et les autres avant tout sort personnel, vous conviendrez avec moi que Dieu le Tout Puissant ne pouvait pas me réserver meilleure récompense que ce que nous vivons aujourd’hui. C’est pourquoi j’exprime au Seigneur mon infinie gratitude et je réaffirme ma chaleureuse reconnaissance à tous ceux qui ont contribué par leurs divers sacrifices, leurs conseils et leurs générosités à ce nouveau matin d’espoir pour mon pays.

Monsieur le Premier Ministre,

Tout le monde sait que notre pays revient de loin. En effet, après plus d’un demi-siècle d’indépendance marqué par des moments de gloire et de tragédies, la Guinée semblait avoir perdu son destin. Jamais les prémices d’une implosion sociale insensée n’avaient été aussi préoccupantes, en raison de l’extrême gravité des tragédies récurrentes de ces dernières années.

Monsieur le Premier Ministre,

Chers Invités,

D’aucuns auraient voulu qu’un discours de passation de service soit essentiellement l’occasion de faire un bilan. Vous me permettrez de déroger à cette attente pour partager avec vous certaines réflexions profondes pouvant vous permettre d’accomplir votre mission le plus efficacement et le plus rapidement possible car le temps vous est compté.

Dans la dynamique du discours du 23 décembre 2009 du Général KONATE, je m’étais engagé dès le 31 décembre dans mon adresse à la Nation à tout mettre en œuvre pour faciliter le travail du nouveau Gouvernement.

A un moment où les guinéens sont entrain de surprendre l’humanité toute entière par leur capacité de sursaut, nous devons en effet tous contribuer à rendre notre pays fréquentable, par nos actes, nos contributions sincères et désintéressées.

Monsieur le Premier Ministre,

Je sais que vous avez une feuille de route toute centrée sur le retour à l'ordre constitutionnel, autrement dit l'organisation d'élections libres.

Le banquier que je suis, sait que la réussite de tous autres projets à caractère économique et social suppose que l’agenda des mesures politiques soit parallèlement mis en œuvre, faute de quoi, les aides et les soutiens promis par la communauté internationale et les pays amis ne seront pas au rendez vous. Toute votre énergie que je connais vigoureuse devra donc être dévolue à la mise en œuvre de cet agenda.

Cependant, pour atteindre cet objectif, vous ne pourrez pas faire l'économie d'un certain nombre de chantiers au nombre desquels je citerai quatre.

Tout d'abord, la restructuration des Forces de Sécurité et de Défense. Ceci est indispensable pour la stabilité des futures institutions. Sur ce sujet, en plus de l'action courageuse déjà engagée par Son Excellence Monsieur le Président de la République par intérim, le Général Sékouba KONATE, j'ai le plaisir de vous dire que l'accord des Nations Unies et de la CEDEAO est déjà obtenu pour nous accompagner. La nouvelle dynamique de sortie de crise vous permettra, j'en suis sûr, d'en activer la mise en œuvre.

Le deuxième chantier concerne la Réconciliation Nationale. Quand bien-même le schéma inespéré de sortie de crise est salué par tous, il y a lieu de se convaincre que la situation est encore fragile. Vos grands atouts de vétéran de la politique guinéenne, caractérisé par une forte capacité de médiation aidera, j'en suis sûr, à combattre les extrêmes, tous les extrêmes, à reconnaître les torts, panser les plaies, rendre la justice et réconcilier les guinéens.

Dans ce cadre, la façon avec laquelle les Forces Vives, fer de lance de la future équipe gouvernementale, devront intégrer dans leur approche, sans triomphalisme et de manière intelligente, le souci de tenir compte des avis des autres formations dans un but de rassemblement pour une transition plus apaisée et plus consensuelle.

Le troisième chantier que je vous suggère, Monsieur le Premier Ministre, est le rétablissement très rapide des relations avec la communauté internationale, pour lever les sanctions, mobiliser les concours financiers, rétablir les principaux équilibres macroéconomiques, stabiliser la monnaie et combattre l'inflation. Le formidable soutien exprimé par la communauté internationale face à la nouvelle situation dans notre pays sera un atout important. Chaque guinéen doit se saisir de cette opportunité pour vous soutenir et vous accompagner avec sincérité, car votre réussite en la matière améliorera le bien être de tous et de chacun.

Le dernier chantier qui découle du précédent concerne la promotion du plein emploi à travers un meilleur comportement de l'Administration vis-à-vis de tous les secteurs publics et privés qui sont les vrais créateurs de richesses et d'emplois. C’est ce qui créera surtout un réel espoir pour nos milliers de jeunes en quête d’emploi.

Dans ce domaine, un certain nombre de dossiers spécifiques tels que la création du Fonds de Développement Economique et Social, doté déjà de seize milliards de francs guinéens par la Banque Africaine de Développement, le lancement d'un projet original de riziculture devant permettre d'augmenter de 50% pour cette année la production, sont des initiatives que je vous prie de continuer. Il faut aussi ranger dans ce cadre le programme de financement du renouvellement des taxis et véhicules de transport qui est à un stade assez avancé.

Monsieur le Premier Ministre,

Chers Invités,

Je voudrais à présent mentionner quelques éléments saillants du bilan pour l’année qui vient de s’achever. Pour ce faire, je voudrais vous faire état avant tout du souhait que mon prédécesseur le Premier Ministre Dr Ahmed Tidiane SOUARE a exprimé à mon endroit lorsqu’il me passait le témoin le 2 janvier 2009 : citation <<>>.

Je vois chacun de vous sourire car pour moi le sort n’a pas permis que ces souhaits si sincères de mon prédécesseur aient été au rendez-vous à mes côtes pendant la période palpitante que je viens de passer a la Primature.

Cependant, nous devons éviter de ne garder en mémoire que nos cauchemars pour occulter les succès et acquis du parcours. Nous devons reconnaitre avec courage que quand certains de nos compatriotes ont été hélas habités par la peur et ont été des victimes regrettables de violence et d’injustice, d’autres ont pu apprécier certains hauts faits de la période. Au nombre de ceux-ci, il faut citer la courageuse croisade contre les narcotrafiquants qui avaient pris le pays en otage. Il faut aussi relever la prise de conscience qui s’est emparée du peuple à propos de l’ampleur des détournements des deniers et du patrimoine public.

Quand bien même cette lutte est à poursuivre, il y a lieu de se réjouir que pour nos compatriotes, plus rien ne sera plus comme avant dans ces domaines.

De même, alors que notre armée était apparue aux yeux de la population comme étant le pire ennemi pour la préservation de sa quiétude et de sa sécurité à travers les actes regrettables de certains hommes en uniformes, l’esprit nouveau insufflé par le Général Sékouba KONATE, fortement soutenu par la haute hiérarchie militaire et par le Gouvernement a donné une nouvelle fierté et une profonde raison d’espérer à tout un chacun.

Sur un tout autre plan, permettez-moi, de vous dire que malgré le contexte de sanctions qui frappent le pays, il a été possible de mener sans bruit et dans l'efficacité, un certain nombre de projets novateurs majeurs qui vont changer fondamentalement l'avenir de notre pays dans les trois prochaines années. Un seul de ces projets permettra, par exemple, de multiplier par dix les revenus en devises du pays pour les porter à terme à un milliard de dollars par an. Pour vous donner une idée de l’importance de cette heureuse et si prometteuse retombée, sachez que la CBG que nous considérons comme la sève nourricière de notre économie a rapporté au pays , durant les quarante années de son existence un total estimé à un peu moins de quatre milliards de dollars. Ce projet qui a été conçu avec une exigence particulière prévoit en outre, sans frais pour l'Etat guinéen, la construction d'un barrage de 100 MW et la construction de la ligne de chemin de fer Conakry – Kankan..

Pour votre information, un tel projet est tout aussi avantageux pour un pays que la découverte du pétrole en termes des revenus, d'emplois créés et en termes d'effets directs et indirects induits sur l'ensemble de l'économie.

Par ailleurs, je me réjouis d’informer nos populations, particulièrement les populations de la capitale, que la construction de la nouvelle centrale énergétique de 30 mégawatts, commencée en août dernier vient d’être achevée en un temps record à un coût défiant toute concurrence. Vous aurez le privilège, Monsieur le Premier Ministre, de l’inaugurer très bientôt, tout comme les investissements d’adjonction de capacités additionnelles d’approvisionnement en eau potable de la ville de Conakry.

Les travaux d’infrastructures routières et de voiries urbaines à Conakry et à l’intérieur du pays sont aussi à un stade avancé.

Dans le domaine de la pèche, les accords ont été renégociés au bénéfice du pays et des investissements importants ont été réalisés au profit de nos dizaines de milliers de pécheurs artisanaux et pour protéger nos eaux contre la piraterie.

Il a été aussi possible, malgré le contexte de sanction, de faire avancer les dossiers de trois grands barrages de Kaléta, de Koukoutamba et de Fomi dont la réalisation nous permettra non seulement de couvrir économiquement les besoins du pays mais également d’exporter de l’énergie vers les pays voisins.

C'est le lieu de demander à nos compatriotes de comprendre, sur ce sujet et sur d'autres, le style de travail que je me suis toujours imposé, à savoir, m'abstenir de faire des déclarations fracassantes et ne communiquer que lorsque cela était strictement nécessaire. Car ce qui compte, c'est le résultat final et non celui à qui on attribuera le crédit de tel ou tel acte.

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et Messieurs les Invites,

Permettez-moi à présent de tenter de combler la curiosité de nos compatriotes qui avaient tant voulu que je m’exprime sur un certain nombre de mes motivations et convictions.

Cela fait aujourd'hui pratiquement un an que j'ai quitté les bords du Nil en Egypte, pour venir me mettre au service de mon pays qui venait d'ouvrir une page prometteuse d'espérance et de paix pour chacun de nous à l’avènement du CNDD en décembre 2008.

En prenant une telle décision, j'étais conscient que j'abandonnais la sécurité d'emploi, le confort matériel et tous les supports qui s’y attachent et surtout la garantie de soins médicaux et d'études de mes enfants. Mais, en le faisant, j'étais surtout animé de la volonté de dépasser tous ces éléments égoïstes car il aurait été indécent pour moi de refuser de mettre à la disposition de ce pays qui m'a vu naître et qui m'a tout donné, une partie de l'expérience que j'avais acquise ici en Guinée et à travers le monde.

En prenant mes fonctions de Premier Ministre en janvier 2009, je m'étais fixé trois lignes de conduite, à savoir, servir le pays avec intégrité, le servir avec humilité et prôner la pondération et l'apaisement en toute circonstance.

Je me pose aujourd'hui la question de savoir si j'ai pu, tant soit peu, convaincre dans ces trois directions.

Au plan de l'intégrité, il serait prétentieux de se juger soi-même. Seuls mes collaborateurs pourront en faire un véritable jugement. Cependant, il ne serait pas inintéressant d'indiquer ici que, dès ma prise de service, connaissant les difficultés du pays, je me suis fait un point d'honneur d'éviter tout ce qui est ostentatoire et de servir le pays plutôt que de me servir. A titre d'exemple, j'ai évité ainsi d'occuper la résidence officielle qui m'était destinée, car pour la remettre en état, il aurait fallu à l’époque que le budget débourse près d'un milliard et demi de francs guinéens, ce qui heurtait ma conscience.

Dans le même ordre d'idées, devant l'absence de moyens budgétaires pour le fonctionnement de mon propre cabinet pendant plusieurs mois, j'ai dû recourir à mes propres deniers pour éviter toute compromission.

Ma tâche a été facilitée, je dois le reconnaitre par la grande compréhension de ma famille et particulièrement celle de mes enfants qui ont accepté d’ajuster leur style de vie dans la dignité.

C’est dans ce même esprit d’intégrité, que, au moment ou je quitte mes fonctions de Premier Ministre, je voudrais vous demander, Monsieur le Premier Ministre, d’engager un audit de tous les actes de gestion que j’ai posés et pour les décisions pour lesquelles j’ai engagé la Nation afin de rassurer tout un chacun et d’éviter les amalgames dont on est parfois coutumier chez nous.

Au plan de l'humilité, soyez rassurés chers compatriotes qu’humilité ne signifie pas démission. Dans mon cas, elle était commandée par le souci de sacrifice sincère pour sauver l’essentiel.

En effet , il m’était apparu très tôt que le rôle que je me devais de tenir dans une équipe où les mentalités, les tempéraments et les caractères étaient variés et différents, commandait en toute circonstance de ne considérer aucun écart de langage, aucune attitude désobligeante comme une offense à ma personne, mais, au contraire, de capitaliser là-dessus pour éviter que d'autres personnes n'en soient victimes, afin de prôner la cohésion, de lutter contre la division et surtout bannir les rancœurs qui sont toujours source de frustration et d'explosion.

Peu de gens ont compris à l'époque cette attitude, mais pour ma part, j’avais la ferme conviction que sans ce sacrifice nous aurions été tout droit vers une situation qui aurait conduit le pays vers l'implosion.

Au plan de la pondération, il m'est apparu très vite que mon parcours professionnel devait absolument éviter toute attitude de vanité pour rapprocher les uns et les autres tant il était clair que, quand bien même certains décideurs étaient animés de bonne volonté, que les objectifs auraient été très vite dénaturés si, en tant que Premier Ministre, je devais démagogiquement mettre de l'huile sur le feu. J'ai décidé de jouer en permanence, le rôle de sapeur pompier, vu que la fougue des uns et la moyenne d'âge des autres me donnaient une certaine prédisposition.

Je n'y ai pas toujours réussi, mais je remercie tous ceux qui m'ont encouragé dans les quelques actes dont ils ont eu connaissance. Je puis vous assurer cependant qu'avec la discrétion nécessaire, beaucoup de choses ont pu être sauvées par cette diplomatie silencieuse mais combien utile qui m'aura permis de mieux comprendre les uns et les autres, et surtout les profondeurs du mal qui ronge notre pays.

Dans le travail quotidien, l'alchimie constituée par les différents tempéraments commandait, chaque fois que possible de rechercher à tout moment à faire baisser les tensions, réorienter si nécessaire les décisions ou en temporiser l'application jusqu'à ce que de meilleurs auspices se créent.

Le plus difficile aura été de marier efficacité et cohésion. En effet, malgré la constellation d'intelligences et l'ardeur pour la réussite qui brûlaient chez les uns et les autres, le dysfonctionnement des structures n'a pas toujours permis l'examen approprié de certains dossiers et la prise de décisions judicieuses.

C'est pourquoi, Monsieur le Premier Ministre, une de votre première mission devra être de combattre le dysfonctionnement et de remodeler la structure gouvernementale afin d'éviter les passe- droit, les duplications et observer la cohérence et la cohésion.

Monsieur le Premier Ministre,

Chers Invités,

Je voudrais ici faire état d’un immense regret qui m’habite à la fin de ma mission. C'est celui d'avoir été Chef du Gouvernement à un moment où le pays a connu une tragédie d'une rare bestialité, en un jour qui est normalement un jour d'honneur et de fierté pour les guinéens, à savoir le 28 septembre 2009. J'ai condamné cet acte inqualifiable qui a souille l’honneur de notre pays.. Le Peuple de Guinée retiendra solennellement que, ne pouvant retenir ma révolte, c’est à cette occasion que j’ai été amené à faire ma première intervention radiotélévisée, car la tragédie dépassait l’entendement.

Je redis encore haut et fort qu’au delà de la tragédie, il ne s'agit pas d'une comptabilité macabre et que chaque guinéen tué est une mort de trop. Je demande encore que tout soit mis en œuvre pour rendre justice, panser les plaies, réparer les torts et réconcilier les guinéens.

Je déplore également que la violence soit une voie de règlement de compte dans notre pays. En cela je condamne la tentative d'assassinat perpétrée sur la personne du Chef de l'Etat, le Capitaine Moussa Dadis CAMARA, auquel je souhaite une prompte guérison.

Avant de terminer, je voudrais remercier le Tout Puissant pour avoir permis aux Guinéens de sauver l'essentiel, en acceptant une sortie de crise qui honore tout un chacun. Je suis heureux que l'incendie à bord du navire familial soit entrain de s'éteindre, que les guinéens soient entrain de réconcilier, que le pays soit

entrain de se tourner vers un avenir plus prometteur. C'est là mon réel réconfort et mon ultime objectif.

Je voudrais à cet effet remercier tous ceux qui m'ont aidé à contribuer à cette noble tâche.

Je remercie le CNDD, son Président le Capitaine Moussa Dadis CAMARA et le Président de la République par intérim et tous leurs collègues pour m'avoir fait appel à rejoindre le pays en décembre 2008.

Je remercie la Société civile guinéenne qui, trois ans auparavant, m'avait fait l'immense honneur de me révéler à mes compatriotes, en me désignant comme l'un des quatre premiers ministrables à l'époque.

Je remercie les Chefs d'Etat des pays voisins qui m'ont accompagné par leurs fraternels soutiens et conseils.

Je remercie les Ambassadeurs des pays amis présents en Guinée, ainsi que les Responsables des institutions financières internationales qui m'ont fait confiance en maintenant avec moi un dialogue constructif malgré les sanctions qui assaillent le pays.

Je remercie les membres du Gouvernement qui ont accepté de travailler avec moi dans le dénuement, l'abnégation et la loyauté. Je remercie tous les travailleurs de la Primature et plus particulièrement ceux de mon cabinet qui ont partagé avec moi de longues heures difficiles mais également le réconfort sincère chaque fois que nous arrivions à marquer certains points.

Je remercie la presse guinéenne pour ses critiques mesurées à mon endroit et pour sa compréhension pour mon style et mes conditions de travail qui m'ont empêché de communiquer souvent avec elle.

Je remercie le peuple de Guinée pour sa très grande sérénité à mon égard et pour le respect dont j'ai joui en toute épreuve.

Je remercie l'armée guinéenne, ses officiers et hommes de rang, car malgré ce qu'on peut reprocher à certains d'entre eux, aucun n'a fait acte d'indiscipline à mon égard.

Je remercie les agents de sécurité de mon escorte qui, dans la dignité et avec esprit de sacrifice se sont rendus disponibles à tout moment et ont très souvent passé des nuits blanches quand le devoir me retenait au camp.

Je remercie les membres du Groupe International de Contact, le Président de la CEDEAO, l'Organisation internationale de la Francophonie, le Président de la Commission de l'Union Africaine, le Secrétaire de Général des Nations Unies pour toute la considération qu'ils ont accordée aux interventions discrètes et répétées que j'ai eues à faire à leur niveau pour plaider la cause du peuple martyr de Guinée, parfois a des heures indues. Je remercie toute la communauté internationale pour l’émouvante lettre de félicitations et de témoignage qu’elle m’a adressée ce 22 janvier sous la plume du Président de la commission de la CEDEAO, Dr Mohamed Ibn Chambas.

Je voudrais vous interpeller tous, vous amis de la Guinée, et vous dire que c’est plutôt à moi de vous remercier pour n’avoir jamais désespéré de mon pays. La Guinée regorge de beaucoup de filles et de fils compétents et intègres, à l’intérieur comme à l’extérieur, décides à la servir. C’est pourquoi je demande à tous ceux qui seront appelés aux commandes auprès du nouveau Premier Ministre ainsi que tous les fonctionnaires de notre administration d’avoir plus de compassion pour notre peuple martyr. Veuillez ne pas considérer cette étape de la transition comme une occasion ultime d’enrichissement personnel avant l’avènement de la démocratie. Servir et non se servir devra être le credo de tous et de chacun pour mériter des sacrifices si douloureusement consentis par notre peuple.

Enfin je remercie ceux qui ont eu le plus à donner autour de moi, à savoir mes frères et sœurs, mes amis, mais surtout mes chers enfants qui m'ont encouragé à rejoindre le pays et qui ont accepté avec dignité et stoïcisme certaines épreuves que ma charge leur a imposées. Je remercie surtout ma brave épouse dont l'extrême courage, la sincérité, la disponibilité, la compréhension et le soutien constant ont été déterminants pour moi dans cette traversée. Je remercie mes feux parents qui m’ont inculqué les valeurs sans lesquelles je n’aurais certainement pas été révélé à notre peuple.

Qu'Allah le Tout Puissant guide nos pas. Qu'Il fasse en sorte que chacun de nous s'investisse en toute sincérité pour que la nouvelle chance qui s'offre à notre pays soit profitable à tous.

Du fonds du cœur, je vous dis Bonne chance, Monsieur le Premier Ministre et cher frère aîné.

Vive la Guinée qui renait dans la dignité et la concorde.

Je vous remercie

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