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Monday, May 9, 2011

LA CHARTE DE KOUROUKAN FOUGA

LA CHARTE DE KOUROUKAN FOUGA

Faites ample connaissance avec ce que l’on peut, à juste titre, qualifier de l’un des pans les plus importants de l’histoire, combien riche, de l’actuelle République du Mali et présenté aussi comme la première « Constitution » connue en Afrique voire au monde :
LA CHARTE DE KOUROUKAN FOUGA
Les Représentants du Mandé primitif et leurs alliés réunis en 1236 à Kouroukan Fouga (Actuel cercle de Kangaba) après l’historique bataille de Kirina ont adopté la charte suivante pour régir la vie du grand ensemble Mandingue.
Le Roi Naré Maghan Soundiata était entouré pour la circonstance à la tribune par 4 Chefs de Tribus dont :
1 Siby Kamandjan Camara : le Roi des Camara non forgerons.
2 Fran Camara dit Tabon N’Yana Fran Camara chef des Rois Forgerons
3 Fokoly Koroma
4 Faouly Tounkara, Petit frère de Nema Moussa Tounkara.
I. DE L’ORGANISATION SOCIALE
Article 1er : La Société du grand Mandé est divisée en seize (16) porteurs de carquois, cinq (5) classes de marabouts, quatre (4) classes de Nyamakalas (1) une classe de serfs (esclaves) (Mofé molu)
Chacun de ces groupes a une activité et un rôle spécifiques
Article 2 : Les Nyamakalas se doivent de dire la vérité aux chefs, d’être leurs conseillers et de défendre par le verbe les règles établies et l’ordre sur l’ensemble du royaume.
Article 3 : Les Morikandas lolu (les cinq classes de marabouts) sont nos maîtres et nos éducateurs en islam. Tout le monde leur doit respect et considération.
Article 4 : La société est divisée en classe d’âge. A la tête de chacune d’elles est élu un chef. Font de la classe d’âge les personnes (Hommes ou Femmes) nées au cours d’une période de trois années consécutives.
Les Kangbès (Classe internationale entre les jeunes et les vieux) doivent être conviés pour participer à la prise des grandes décisions concernant la société.
Article 5 : Chacun a le droit à la vie et à la préservation de son intégrité physique. En conséquence, tout tentation d’enlever la vie à son prochain est punie de la peine de mort.
Article 6 : Pour gagner la bataille de la prospérité, il est institué le Kongbèn Wölö (un mode de surveillance) pour lutter contre la paresse et l’oisiveté.
Article 7 : Il est institué entre les Mandenkas, le Sanankuya (cousinage à plaisanterie) et le tanamanyoya (forme de totémisme. En conséquence, aucun différent né entre ces groupes ne doit dégénérer, le respect de l’autre étant la règle.
Entre Beaux-frères et Belle-sœur, entre grands parents et petits, tolérance et le Chahut doivent être le principe.
Article 8 : La Famille est désigné famille régnante sur l’empire
Article 9 : L’éducation des enfants incombe à l’ensemble de la société.
La puissance paternelle appartient en conséquence à tous.
Article 10 : Adressons-nous mutuellement les condoléance.
Article 11 : Quand votre femme ou votre enfant fuit, ne le poursuivez par chez le voisin.
Article 12 : La succession étant patrilinéaire, ne donnez jamais le pouvoir à un fils qu’un seul de ses pères vit. Ne donnez jamais le pouvoir à un miner parce qu’il possède des liens.
Article 13 : N’offensez jamais les Nyaras.
Article 14 : N’offensez jamais les femmes, nos mères
Article 15 : N’offensez jamais la main sur une femme mariée avant d’avoir fait intervenir sans succès son mari.
Article 16 : Les femmes, en plus de leurs occupations quotidiennes doivent être associées à tous nos gouvernements.
Article 17 : Les Mensonges qui ont vécu 40 ans doivent être considérés comme des vérités.
Article 18 : Respectons le droit d’aînesse.
Article 19 : Tout homme a deux beaux-parents : les Parents de la Fille que l’on n’a pas eu et la parole q’on a prononcée sans contrainte aucune.
On leur doit respect et considération.
Article 20 : Ne maltraitez pas les esclaves, accordez leur un jour d e repos par semaine et faites en sorte qu’ils cessent le travail à des heures raisonnables. On est maître de l’esclave et non du sac qu’il porte.
Article 21 : Ne poursuivez pas de vos assiduités les épouses du chef, du voisin, du marabout, du féticheur l’ami et de l’associé.
Article 22 : La vanité est le signe de la faiblesse et l’humilité le signe de la grandeur.
Article 23 : Ne vous trahissez jamais entre vous. Respectez la parole d’honneur.
Article 24 : Ne faites jamais du tort aux étrangers.
Article 25 : Le Chargé de mission ne risque rien au Mandé.
Article 26 : Le taureau confié ne doit pas diriger le parc
Article 27 : La jeune fille peut être donnée en mariage dès qu’elle est pubère sans détermination d’âge. Le choix de ses parents doit être suivi quelque soit le nombre des candidats.
Article 28 : Le jeune homme peut se marier à partir de 20 ans.
Article 29 : La dote est fixée à 3 bovins : un pour la fille, deux pour son père et sa mère.
Article 30 : Venons en aide à ceux qui en ont besoin.
II. DES BIENS
Article 31 : Il y a cinq façons d’acquérir la propriété : l’achat, la donation, l’échange, le travail et la succession. Tout autre forme sans témoignage probant est équivoque.
Article 32 : Tout objet trouvé sans propriété connu ne devient propriété commune qu’au bout de 4 ans
Article 33 : La quatrième mise bas d’une génisse confiée est la propriété du gardien.
Article 34 : Un bovin doit être échangé contre quatre moutons ou quatre chèvres.
Article 35 : Un œuf sur quatre est la propriété du gardien de la poule pondeuse.
Article 36 : Assouvir sa faim n’est pas de vol si on n’emporte rien dans son sac ou sa poche.
III. DE LA PRESERVATION DE LA NATURE
Article 37 : Fakombé est désigné Chef des chasseurs. Il est chargé de préserver la brousse et ses habitants pour le bonheur de tous.
Article 38 : Avant de mettre le feu à la brousse ne regardez pas à terre, levez la tête en direction de la cime des arbres.
Article 39 : Les Animaux domestiques doivent être attachés au moment des cultures libérées après les récoltes. Le chien, le chat, le canard et la volaille ne sont pas soumis à cette mesure.
IV. DISPOSITIONS FINALES
Article 40 : Respectez la parenté, le mariage et le voisinage.
Article 41 : Tuez votre ennemi, ne l’humiliez pas.
Article 42 : Dans les grandes assemblées, contentez vous de vos légitimes représentants et tolérez –vous les uns les autres.
Article 43 : Balla Fassèkè Kouyaté est désigné grand Chef des cérémonies et médiateur principal du Mandé. Il est autorisé à plaisanterie avec toutes les tribus en priorité avec la famille royale.
Article 44 : Tous ceux qui enfreindront à ces règles l’application stricte de ces articles.
CONSEIL DE SOGOLON À SON FILS SOUNDIATA KEÏTA A
LA VEILLE DE LEUR DEPART POUR L’EXIL
Comme les princes de Dô, tu dois porter sur la tête quatre (4) tresses symboliques.
La première signifie : aime ta femme, mais jamais ne lui confie les secrets d’Etat.

Méfies-toi des Femme, Fils, parce que dernière l’ascension de chaque grand homme, il y a l’amour aveugle d’une femme et dernière la chute de chaque grand homme il y a la haine terrible d’une femme.
La deuxième signifie : Un Roi, n’a pas d’amis, la seule raison guidant un roi est la raison l’Etat.

La troisième signifie : Le Fils d’un autre n’est jamais ton fils, la terre d’un autre n’est jamais ta terre.

Le quatrième signifie : Un Royaume ne peut pas marcher sans la coopération des vieux. Les jeunes donnent au Royaume le pouvoir de leurs muscles, les vieux, le fruit de lave expérience. Ils se complètent les uns et les autres.