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Tuesday, February 23, 2010

Synthèse du programme politique du Parti et de l’Alliance « GUINEE POUR TOUS »



POUR UNE GUINEE FORTE, UNIE ET PROSPERE

LE MESSAGE DU PRESIDENT

Chers compatriotes,


Notre pays traverse sans doute la période la plus sombre de son histoire. La Guinée est, en effet, confrontée aujourd’hui à une crise généralisée qui affecte tous les secteurs de la société et qui n’épargne personne. L’ampleur et la gravité de cette crise sont telles que les fondements même de notre existence en tant que nation sont menacés.

Cette crise sans précédent est avant tout politique. L’origine du drame que vivent aujourd’hui la Guinée et les Guinéens est à rechercher dans le déficit de démocratie et les carences de leadership qui ont caractérisé le demi-siècle qui s’est écoulé depuis notre accession à l’indépendance en 1958. Toutes les frustrations et ressentiments accumulés au long des années ont généré des comportements individuels égoïstes, privilégiant les divisions et les contradictions internes au détriment de l’intérêt général, rendant ainsi impossible la formation d’un consensus et le début d’une adhésion à un projet de société en vue du développement harmonieux de la nation guinéenne.

La crise est aussi une crise économique majeure, conséquence de la mauvaise gouvernance devenue, hélas, une culture en Guinée et aggravée récemment par une contraction économique sans précédent à l’échelle mondiale. La récession économique a, en effet, frappé aussi bien les pays riches que ceux en voie de développement. Elle a aggravé le chômage endémique et son cortège de pauvreté. En peu de temps, elle a annihilé les efforts de développement des pays pauvres et réduit à néant les chances de combler leur retard économique, en raison précisément de l’extrême fragilité de leurs économies.

La crise est également sociale, induite par les bouleversements sociétaux planétaires qui, insidieusement, ont fait perdre aux Guinéens, leurs repères historiques, culturels et traditionnels propres à leur civilisation millénaire.

Dans ce contexte de crise généralisée, tous les Guinéens et Guinéennes sont aujourd’hui conscients d’une chose : le moment est grave, la Guinée est dans le creux de la vague et les menaces sur l’équilibre social et les fondements même de notre nation sont légion.

Prenant la mesure de la situation actuelle de notre pays, le Parti et l’Alliance Guinée Pour Tous (GPT) que j’ai l’honneur de présider souhaitent vous faire partager leur vision de la Guinée de demain à travers le présent projet de société.

Ce projet constitue une démarche stratégique de progrès et de développement qui a pour objectif de faire de la Guinée de demain un pays prospère où il fera bon vivre. Aucun domaine n’échappe à la nécessité de réformes : ni l’institutionnel, ni le politique, ni l’armée, tout comme le social. Bien sûr, tout n’est pas à changer. ! Tantôt il faut innover, tantôt il y a lieu de préserver ce qui existe, tantôt il importe de reconstruire ce qui a été détruit.

Il ne faut pas se voiler la face : la Guinée d’aujourd’hui offre au monde le spectacle de paradoxes assez troublants et doit donc faire face à de multiples défis et contraintes. L’un des paradoxes est que le pays végète dans la pauvreté quasi absolue en dépit de ses potentialités économiques d’une exceptionnelle richesse. En effet, nous offrons aujourd’hui à la face du monde le paradoxe choquant d’un pays qui, à la fois, “ dispose de tout !” et “ manque de tout ! ”.

Le projet de société que nous vous proposons fixe les contours du programme de gouvernement de GPT. Il est inspiré par vingt années de mon expérience personnelle en matière de développement et de finances, confortée par l’expérience et les compétences de l’équipe d’hommes et de femmes qui soutiennent ma démarche et m’accompagnent dans cette noble mission. Le projet de société est inspiré aussi des résultats des recherches académiques que j’ai menées ces dernières années, sur la problématique du développement, notamment l’expérience des pays dits à succès en matière de croissance économique, de même que sur les échecs de politiques et programmes de développement d’autres pays en voie de développement. Enfin, ce programme a été enrichi des résultats d’études diagnostiques auxquelles nous nous sommes livrés, mon équipe et moi, chacun dans son domaine de compétence.

Durant la période de juillet à décembre 2009 pendant laquelle j’ai séjourné en Guinée pour créer et implanter le parti politique, nous avons parcouru le pays de long en large, dialogué avec les partenaires sociaux, les opérateurs économiques et aussi une multitude de simples citoyens. Nous avons procédé à des enquêtes, revisité des programmes et projets sectoriels. A l’issue de ce périple, mon constat est accablant : j’ai quitté une Guinée pauvre en fin 1999. J’ai retrouvé une Guinée encore plus pauvre en 2009, dix années après.

J’ai pu, en effet, mesurer le niveau de dégradation de la situation politique, économique et sociale. Mon équipe et moi avons alors systématiquement recensé tous les obstacles à surmonter, les défis à relever. Nous avons aussi identifié les forces de ce pays, les opportunités à saisir pour bâtir une nouvelle Guinée pour tous. Ainsi, le projet de société que le Parti et l’alliance GPT proposent aux Guinéens est-il basé sur le constat que nous avons réalisé sur place et résulte de l’analyse réaliste et sans concession de la situation d’ensemble du pays.

Fruit de notre engagement politique, ce projet de société constitue la synthèse des solutions que nous proposons pour faire de la Guinée un pays moderne, régi essentiellement par l’ordre républicain et dans lequel le développement humain est au centre de toute politique économique et sociale.

Dans cette perspective, le projet de société suggère, en priorité, l’organisation de journées nationales de réconciliation (JNR) destinées à jeter un regard rétrospectif sur le demi-siècle qui s’est écoulé depuis l’accession de la Guinée à la souveraineté. Ces JNR passeront en revue les problèmes de gouvernance, y compris les audits économiques et financiers dans le but, entre autres, d’écarter des fonctions électives des candidats qui ont eu des indélicatesses dans leur gestion passée. Ces JNR seront en priorité axées sur les crimes de sang et autres atteintes graves aux droits de l’homme perpétrés sous les régimes précédents. Ces JNR qui ont vocation à clarifier certaines pages sombres de notre histoire récente devraient se tenir dans la sérénité et sans passion. Le but est de faire le point sur ce qui s’est passé, en situer les responsabilités, de façon à favoriser le pardon et la réconciliation nationale. En effet, les Guinéens n’ont pas d’autre choix que d’assumer leur passé, si douloureux soit - il, l’écrire dans sa vérité historique, en fournir le témoignage aux générations futures pour traduire en actes concrets le slogan universellement partagé : “ plus jamais ça ”.

Le projet de société GPT vise la bonne gouvernance du pays. Cela comporte des exigences en matière de connaissance du terrain et des réalités du monde contemporain afin de mieux cerner les contraintes et élaborer des politiques et programmes appropriés. Notre vision repose sur une politique de développement centrée sur les régions naturelles. Cette vision se veut équilibrée, impliquant l’établissement de liens étroits entre la rationalité économique et la solidarité dans la création et la distribution du revenu national.

Pour mettre en pratique cette vision et générer le progrès économique et social souhaité, GPT propose la série de priorités suivantes qui, en termes statistiques, sont « non mutuellement exclusives ».

1. La reforme du système de gouvernance.


Un nouveau système de gouvernance doit être mis en place de manière à garantir l’Etat de droit et les libertés fondamentales, où la loi a force de loi, à travers un fonctionnement adéquat des institutions républicaines.

2. La reforme du système de défense et de sécurité.


L’état actuel de l’armée constitue une menace sérieuse à l’ordre républicain et à la démocratie. La reforme du corps militaire est l’une des toutes premières priorités à entreprendre dans la reconstruction du système guinéen de gouvernance. En la matière, GPT propose que cette reforme soit confiée à l’assistance internationale avec pour tête de file le Maroc (en raison de la discipline et du professionnalisme de l’armée royale). Cette assistance technique sera alors placée en position hiérarchique pour une période de 5 ans.

3. La mise en place des Pôles Régionaux de Développement (PRD).


Elle est une orientation stratégique majeure de GPT dans l’approche de décentralisation basée sur le principe de subsidiarité entre l’État et les périphéries, ces dernières devant devenir de plus en plus autonomes. Notre option suggère le partage des responsabilités et des ressources entre l’État central et les PRD. A titre indicatif, et en guise de démarrage, 10 à 15 des revenus fiscaux annuels de l’Etat central devront être transférés aux PRD.

4. La réorientation fondamentale de la politique macroéconomique et monétaire.


La nouvelle politique économique et monétaire s’articulera autour d’une stratégie centrale novatrice : l’adhésion à l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et l’adoption du franc CFA. Cette adhésion garantira la stabilité macroéconomique et libérera la Guinée des entraves liées à la non-convertibilité du franc guinéen. De même elle mettra fin a la gestion laxiste du budget de l’Etat et l’action nocive des contrefacteurs sur la monnaie nationale.

5. La refonte totale du système actuel de l’enseignement en Guinée.


Il faut immédiatement réorienter les ressources actuellement allouées à subventionner la pléthore d’universités privées qui, pour la plupart délivrent un enseignement approximatif, vers des écoles professionnelles qui préparent mieux nos enfants à entrer dans le marché du travail dès après leur formation.

6. La réforme de l’Administration.


L’administration actuelle, loin d’être un acteur majeur du développement, est source de tracasseries et de lenteurs qui obèrent l’activité économique. La corruption devra être combattue. Il faudra également mettre tout en œuvre pour que les fonctionnaires puissent travailler et vivre décemment. L’alibi du “ il faut bien se débrouiller ” doit être définitivement éradiqué en menant une véritable politique salariale et sociale au bénéfice des fonctionnaires (accès aux soins, programmes d’accession à la propriété, salaires décents etc. …).

7. La révision fondamentale de la stratégie agricole.


La révision fondamentale de la stratégie agricole que nous préconisons a pour objectif de privilégier une politique axée sur la génération de revenus. Elle s’oppose à la démarche uniquement centrée sur l’autosuffisance et la sécurité alimentaires en vigueur jusqu’ici et dont l’échec est patent. La nouvelle approche, axée sur la recherche de l’accroissement de revenus agricoles, est cohérente avec notre objectif économique général : en l’occurrence l’accroissement du produit intérieur brut (PIB) comme vecteur essentiel de la lutte contre la pauvreté.

8. Le développement durable ou les défis du millénaire.


Le programme économique de GPT à court et moyen termes est de tout mettre en œuvre pour que la Guinée réussisse à faire sa part de chemin sur le recul de la pauvreté à l’échelle planétaire en 2015. Pour répondre à ce rendez vous mondial qui vise l’éradication, de moitie, de la pauvreté dans le monde, le programme GPT développe une stratégie agressive de mobilisation financière pour la Guinée, pour un montant annuel minimum de 500 million USD, et ceci pour les cinq prochaines années.

9. La révision de la législation syndicale et des lois sociales,


Il est temps que le syndicalisme soit “ dépolitisé ” en Guinée, de même qu’il est grand temps que l’employeur soit traité avec respect si nous voulons encourager la création d’emplois. C’est seulement en garantissant un environnement stable, prévisible, et pacifique que nous attirerons l’investissement privé. En attirant l’investissement privé national et étranger, nous créerons davantage de valeur ajoutée nationale, c'est-à-dire de la croissance, à travers les impôts pour l’Etat, du profit pour les investisseurs, et surtout des emplois pour nos concitoyens. C’est grâce à la croissance que la Guinée sortira du joug de la pauvreté. Et enfin, c’est en sortant de la pauvreté que la Guinée parviendra à se réconcilier avec elle-même et retrouvera son unité dans sa quête pour une nation prospère.

10. La protection de l’environnement et la mise en place d’une politique rigoureuse de la ville.


La forêt dense guinéenne a reculé en 35 ans de 14 millions d’hectares à 700 000 au début des années 2000. Le désert avance à une allure de 2 km par an sur notre territoire. Il s’agit d’une véritable catastrophe écologique et sociale. Il faut agir et agir vite. GPT inscrit le sujet dans l’ordre des priorités afin de promouvoir une politique environnementale et de la ville, c'est-à-dire des “Villes sans taudis ni bidonvilles ”, qui garantissent le bien être social, protègent contre la dégradation de l’écosystème et préservent les acquis naturels pour les générations futures.

En conclusion, notre projet de société se veut novateur et ambitieux dans ses objectifs et ses approches pour parvenir au plus vite au développement de la Guinée, objectif central de notre programme. Dans cette perspective, notre approche stratégique vise à jeter les bases d’une croissance à deux chiffres, à l’horizon de cinq ans. Cette approche est axée en même temps sur l’offre et la demande agrégées de manière que :

· Face aux effets dévastateurs de la crise née du déficit de démocratie et de la mauvaise gouvernance, il faut, sans délai, rechercher le consensus national, la refondation majeure de l’administration par la mise en place des technostructures administratives décentralisées, autour des PRD destinés à impulser le développement durable ;

· Face aux préoccupations sociétales diverses, notamment celles de la jeunesse en détresse, il convient d’entreprendre, au plus vite, des reformes et initiatives ambitieuses de développement que permettent nos immenses potentialités économiques.

· Après tant d’années de souffrances et de privations, il faut tout mettre en œuvre pour que le Guinéen puisse enfin profiter des ressources naturelles qui abondent dans le pays et perçoivent sous une forme plus effective les revenus de ces ressources par la nouvelle gestion des ressources minières que propose GPT.

· Face à la compétition économique mondiale, il faut engager résolument la Guinée dans des voies susceptibles de transformer les défis actuels en opportunités, pour la propulser dans le cycle vertueux de la croissance et de l’emploi. A cet égard, au titre régional et continental, nous pensons qu’il faut engager résolument la Guinée dans des projets intégrateurs (c’est l’exemple de notre option pour l’adoption sans délai du Franc CFA), c’est-à-dire la voie de l’intégration régionale comme l’outil d’accélération de la lutte contre la pauvreté et de prévention des conflits de voisinage.

Chers compatriotes,

Le présent projet de société n’a pas la prétention d’être la panacée à “ la situation guinéenne ”. Il n’y a pas de miracle, tout au moins en économie, et le projet que nous portons se veut plutôt un outil de travail permettant d’engager le débat intellectuel sur les politiques et stratégies susceptibles de faire face au mieux à notre situation. Le débat est ainsi ouvert à toute personne qui voudra y participer et, soyez assurés que le GPT y prêtera une oreille attentive. En effet comme tout modèle économique ou social, ce projet est sujet à révision en fonction de l’évolution des hypothèses théoriques et pratiques qui sous tendent sa formulation, étant donné le contexte guinéen bien connu pour l’insuffisance et la non-fiabilité de données statistiques.

De façon résumée, notre vision prône des valeurs cardinales suivantes :

· L’unité nationale, la cohésion sociale et l’intégration économique régionale.

· La modernisation de l’État, par le partage et le développement du sens des responsabilités entre le centre et les périphéries

· La moralisation de la pratique du pouvoir par l’émergence d’une éthique de l’action politique et la méritocratie et la rigueur dans la gestion de la chose publique.

· L’alternance dans l’exercice du pouvoir par des élections libres et démocratiques.

Nous invitons à la discussion de ce projet de société sans calcul politicien. Les critiques et suggestions des uns et des autres seront les bienvenues et enrichiront le débat sur la problématique d’édification d’une nation forte et prospère que Guinéens et Guinéennes appellent de tous leurs vœux. Cette nouvelle Guinée pour tous est possible car aujourd’hui, les conditions objectives sont sur le point d’être réunies. Nous lançons ici un appel vibrant à nos concitoyens afin de relever le niveau du débat politique de façon à dépasser les systèmes de valeurs stériles que sont les fantômes en « isme » : ethnocentrisme, le racisme, régionalisme, etc... qui, hélas hantent encore les Guinéens. GPT en fait un point d’honneur d’extirper de nos mentalités et de nos réalités l’ethnocentrisme pour enfin construire une nation guinéenne harmonieuse.

GPT vous assure de toute ma détermination pour mener ce projet à terme et, avec toute la rigueur, dans tous les domaines que cette tâche requiert. D’avance, je vous remercie pour votre soutien militant à la cause sacrée de la patrie.

Vive la Guinée, vive la Guinée Pour Tous.

Que Dieu bénissent la Guinée.

L’intégralité de ce projet de société peut être lue sur le site officiel du parti et de l’alliance GPT à l’adresse suivante : www.guineepourtous.org

Ibrahima Kassory Fofana

Président Fondateur de GPT


ikassoryfofana@guineepourtous.org

Wednesday, February 17, 2010

Mon Ambition pour la Guinee: Un destin partage

Guinéennes, Guinéens,

Chers Compatriotes,

L'avènement de la nouvelle année 2010 est vécu partout ailleurs comme une période de réjouissance.

En Guinée, c'est dans l'angoisse et l'incertitude que nos compatriotes ont terminé une année 2009 particulièrement difficile. Cette année a été marquée par des traumatismes graves alors qu'elle avait commence, presque dans l'euphorie collective.

Nous constatons, une fois de plus, que nous avons souvent, en tant que peuple, manqué de vigilance indispensable pour la conduite de notre destin commun. Ainsi presque toujours, nos victoires sont confisquées pour toutes les raisons imaginables, sauf celles d'un bien être partagé.

C'est pourquoi, la Guinée est considérée comme le pays des occasions manquées. Je n'en veux pour preuve que l'élaboration par mon gouvernement, en novembre 1996, d'un plan stratégique pour le développement économique et social : GUINEE VISION 2010, combattu alors par ceux qui estimaient cette échéance comme lointaine et même trop ambitieuse...

Chers Compatriotes,

C'est le moment de le dire, notre pays est dans un état de délabrement extrême. La situation économique et sociale est plus que précaire. Malgré la générosité de la nature à notre endroit, l'immense majorité de nos compatriotes vit en dessous du seuil de pauvreté.

Les infrastructures collectives installées a l’époque coloniale pour un nombre limité d’habitants, sont restées les mêmes, aujourd’hui plus dégradées que jamais, alors que l’accroissement de la population a connu un rythme soutenu. Ce qui a entrainé une extension indéfinie et anarchique de nos villes : conséquence d’un exode rural dont l’ampleur était inégalé jusqu’alors. La promiscuité engendrée par cette anarchie a produit une insécurité grandissante, précarise la sante et l’hygiène au sein des populations... Chaque guinéen, des villes comme des campagnes, le mesure déjà concrètement par les souffrances rencontrées dans sa vie quotidienne.

A cet égard, les aspirations de nos compatriotes sont simples. Etant moi-même à leur écoute, je peux citer sans aucun risque de me tromper, certaines de leurs préoccupations essentielles entre autres :

● Accéder aux besoins élémentaires de nourriture, santé, mais aussi d'eau et d'électricité etc.

● Vivre en sécurité et en toute liberté dans un pays réconcilié et en paix.

● Désigner eux-mêmes, sans aucune contrainte, la personne ou l’équipe par laquelle ils souhaitent être dirigés.

● Que cette personne et son équipe créent les conditions qui rendent possible l’émergence d’un environnement juridique, institutionnel, administratif et politique, stable et sécurisé, sans lequel, toute initiative individuelle ou collective est condamnée a un échec certain.

Guinéennes, Guinéens

Chers compatriotes,

Il nous faut rapidement nous ressaisir, car rien n’est perdu d’avance. L’espoir est permis si nous parvenons à nous réconcilier pour sauvegarder l’unité nationale et nous consacrer enfin au développement économique et social de notre pays. Nous en avons les moyens. Nous en avons le pouvoir. Nous devons en faire un Devoir. Cette réconciliation est un objectif majeur que je me suis assigné en tant que premier Responsable de l’ U.F.R (Union des Forces Républicaines), parti dans lequel tous les enfants de toutes les régions de notre pays se retrouvent, sans distinction d’aucune sorte, j’entends mener ce combat républicain, dans un esprit de dialogue et de fraternité, mais avec fermeté, détermination et sans concession sur ce que je considère être l’essentiel pour notre pays, c’est-a-dire :

1°. Le Dialogue, le pardon et la réconciliation pour l’unité nationale.

2°. La Construction d’un Etat de Droit crédible.

3°. Une politique économique au service du développement de l’ensemble du pays.

Guinéennes et Guinéens,

Chers Compatriotes,

Sans remonter jusqu’aux temps du Parti-Etat, les crises successives (2006, 2007, 2008 et 2009) ont toutes été réprimées avec une rare violence. Pourtant, chacun le sait, la violence ne résout rien. Elle est inefficace et aggrave tous les maux. C’est dans la conciliation et le dialogue entre employeurs et salariés, entre Etat et instances politiques, entre administration et citoyens, qu’on trouve les solutions durables et viables a toute crise. Cela fait cinquante ans que la Guinée souffre de ses maux sans qu’aucun remède n’ait été trouvé. Chacun d’entre nous, a son explication : l’inexistence d’un Etat de Droit crédible, ajoutée a une insécurité persistante, est un début d’explication et non des moindres.

Ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le problème principal de notre pays n’est pas d’ordre économique, même si le redressement économique reste l’objectif prioritaire. Notre vrai problème est politique, à savoir l’inexistence d’un véritable Etat de Droit, sans lequel, il ne saurait y avoir ni activité économique viable, profitable au plus grand nombre de nos compatriotes, ni sécurité pour les Personnes et les Biens. Chaque Guinéen mesure parfaitement les conséquences d’un tel état de fait sur sa propre vie quotidienne. C'est pourquoi, je le dis à tous, l'heure est plus que jamais au rassemblement. Notre foi et notre raison nous invitent, après tant de sacrifices à remettre notre pays sur les rails.

Mes chers Compatriotes,

Il n’y a pas de tierce position entre un Etat de Droit crédible et un Etat patrimonial qui finit toujours par devenir un Etat anarchique. Or, c’est d’un Etat de Droit vrai dont notre pays a besoin. Ce qui suppose la recréation immédiate d’un cadre juridique et institutionnel transparent et stable, dans un environnement sociopolitique lui-même apaisé et lisible. L’apaisement sociopolitique ne peut provenir que d’une légitimité issue du peuple. Nous devons donc doter rapidement notre pays d’une Direction Politique légitime et légale clairement Identifiée. Pour cela, il y a une seule voie acceptable aujourd'hui : le choix par nos compatriotes, dans la liberté et la transparence, de la personne à qui ils souhaitent confier la direction du pays à l’issue d'une élection présidentielle permettant d'asseoir un leadership crédible pour la Guinée. Nos compatriotes ont manifesté à maintes reprises qu’ils ne veulent plus d’un pouvoir imposé. Cela doit être compris par l’ensemble des forces politiques, administratives et militaires. Les aspirations exprimées par les guinéens sont légitimes, justifiées et universelles. Malgré tout, les Institutions étatiques, quelle que soit la perfection des textes les instituant, sont inopérantes si le personnel politique et technocratique, chargé de les faire fonctionner au quotidien, perd de vue l’esprit qui a présidé a leur élaboration. Elles ne peuvent alors en aucun cas, remplir leur rôle essentiel. Elles valent ce que vaut le personnel qui en a la charge. C'est pourquoi, le combat contre la corruption et l'appropriation des biens publics à des fins personnelles, demeure un objectif majeur de mon programme de gouvernement. A cet effet, les audits spécifiques et non orientés de l'Administration et des finances publiques tels qu'entamés en 1996 devraient être poursuivis et renforcés.

Sinon, face a cette réalité, les Guinéens résisteront à leur manière : être toujours ≪ d’accord ≫ sans conviction, avec le Chef (militaire, administratif, ou politique), parce qu’il a des moyens de violence inouïe qu’il utilise sans retenue, on détourne la règle de droit à son profit. On en partage les avantages avec le chef, tout en réservant les contraintes aux autres. Tout cela conduit à une sorte de ≪ guerre de tous contre tous ≫. Et c’est ainsi qu’on enclenche un cercle vicieux et infernal que les convulsions douloureuses récentes, qui ont raidi les positions des uns et des autres, continuent d’entretenir. Nous pouvons faire plus. Nous pouvons faire mieux. Nous devons faire plus et mieux, parce que nous en avons la capacité, nous l’avons prouvé par le passé. Les aspirations de nos compatriotes doivent enfin être prises au sérieux afin qu’elles se matérialisent au plus vite. Il ne s’agit donc pas de promettre indéfiniment, mais de réaliser concrètement les projets des Guinéens ici et maintenant.

Pour sa part, l’U.F.R, parti Centriste, Social et Libéral que je dirige, l’a compris depuis toujours et appelle toutes les filles et fils de Guinée à un sursaut national pour relever les défis qui nous interpellent.

Mes chers compatriotes,

En réalité, nous sommes désormais placés devant un choix dont les termes sont clairs : accepter passivement que notre Patrie devienne le champ clos d'intérêts totalement étrangers aux nôtres. Dans cette funeste hypothèse, notre pays deviendrait alors, à l'instar de la Sierra-Léone et du Liberia des années 90, le théâtre des guerres civiles dont le seul enjeu serait le contrôle des ressources naturelles avec pour résultat le plus tangible, un phénomène ≪ de laïcisation ≫ de la Guinée≫. L’autre alternative, celle que je propose au nom de l'UFR à l’ensemble des Guinéens et qui est la seule voie du redressement national, c’est de se rassembler pour bâtir un Etat de Droit, qui puisse nous garantir un développement économique et social durable. Fort de ces quatorze dernières années passées au service de mon pays, d'abord en tant que Premier Ministre mais aussi Leader de parti politique d'opposition, j'ai appris à être à l'écoute des Guinéens. C'est pourquoi le Rassemblement que je souhaite bâtir avec vous, n’est pas un consensus sans contenu. Il ne s’agit pas non plus de dissimuler les difficultés de cohabitation que nous rencontrons parfois. En ce sens, la Guinée est notre bien commun. Il s’agit de vous inviter à un dialogue direct et franc, sans intermédiaire ni faux fuyant, pouvoir débattre de toutes les exactions injustifiables infligées à nos compatriotes de quelque appartenance que ce soit. Les pouvoirs successifs depuis l'indépendance ont complètement fragilisé notre pays, ses institutions et ses hommes. Il ne s’agit cependant pas d’instruire un procès contre telle ou telle catégorie de population, mais d’examiner ensemble les convulsions douloureuses de notre Histoire commune, d’en repérer les causes, situer les responsabilités et saluer la mémoire des nombreuses VICTIMES, afin de créer les conditions qui ouvriraient la voie à une franche réconciliation nationale.

C’est aussi dans sa capacité à surmonter ses difficultés de cohabitation qu’une Nation se construit et peut bâtir un avenir heureux pour tous ses enfants. L'état de Droit en est le cadre et l’outil principal. Une nation ayant fait la paix avec elle-même, peut plus aisément réussir un programme de développement économique et social. C’est à cela que je convie nos compatriotes, sans distinction aucune.

Chers Compatriotes,

Il n’est pas utile d’énumérer les problèmes économiques et sociaux auxquels notre pays est confronté. Tous les guinéens les connaissent parfaitement et en mesurent l’ampleur. Dans cette optique, notre politique économique et sociale future devra obéir à un plan d’action ambitieux en trois phases :

A). Renforcer la vocation agricole de notre pays tout en diversifiant son économie

L’affirmation habituelle répandue selon laquelle la Guinée serait un ≪ scandale géologique ≫ en raison de sa dotation en certaines ressources minières, est une illusion dangereuse dont nous devons nous débarrasser. L’extraction de tel ou tel minerai n’est pas forcement inutile mais elle ne permet d’enclencher un début de ≪profitabilité ≫ économique que si nous maitrisons un certain nombre de mécanismes industriels et financiers ; ce qui ne se fera pas dans l'immédiat alors que nous devons créer parallèlement des emplois notamment pour les jeunes.

Notre véritable Richesse, c’est notre sol. La pluviométrie dans notre pays est bonne. Le sol est fertile. Nous disposons d’immenses plaines, propices aux cultures vivrières et d’exportation. Nos eaux territoriales marines sont, malgré le pillage, parmi les plus poissonneuses en Afrique de l'Ouest. Sur le plan de la production vivrière, les potentialités agricoles de notre pays auraient dû nous permettre une quasi-autosuffisance alimentaire, ou tout au moins, rendre marginale l’importation de riz, comme c'était le cas avant l'Indépendance. Mais, exception faite de la Guinée Forestière, nos potentialités vivrières sont inexploitées ou mal exploitées. Il est impératif que le caractère prioritaire, maintes fois proclamé de l’agriculture, se traduise dans la réalité quotidienne, et d’abord au niveau des petits producteurs. C’est la voie unique pour une autosuffisance alimentaire sans laquelle, tout autre projet utile au pays, est d’avance voué à l’échec. Les cultures d’exportation quant à elles, trouveront plus facilement des investisseurs, nationaux ou extérieurs. Ce cadre de développement nous l'avons clairement défini dès 1998 par la mise en place de la Lettre de Politique de Développement Agricole (LDPA I & II) malheureusement jamais appliquée.

La protection et la préservation de notre environnement naturel est aussi une condition essentielle au succès de cette politique. A cet égard, la création et la formation d’un important corps de gardes forestiers et environnementaux sont indispensables. De même, un corps de garde-côtes pour surveiller efficacement nos zones économiques marines est utile à constituer. Ces deux corps pourraient résorber une partie des effectifs de l'armée dans le cadre de la réforme envisagée des corps de défense et de sécurité, financée par l'aide extérieure avec la mise en place d'un régime civil. Cette réforme nécessaire et urgente fera l'objet d'un programme particulier.

B). Eduquer, Former et Soigner les populations

Ce qu’il est convenu d’appeler développement économique et social, provient pour une large part d’une population éduquée, c’est-a-dire intellectuellement et professionnellement bien formée, d’une population bien soignée, donc en bonne santé, d’une population correctement nourrie et donc énergique au travail. La politique éducative et universitaire est à revoir de fond en comble. Je suggère de privilégier la formation professionnelle moyenne et de haut niveau. Ce constat m'avait déjà amené à créer dans le gouvernement du 9 juillet 1996, un ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle à cet effet.

L’enseignement doit prioritairement dispenser aux Jeunes, une formation qu’ils peuvent directement mettre en valeur pour leur propre compte, ou dans le cadre d’un contrat de travail. Il s'agit aussi d'absorber les différentes promotions des universités guinéennes, toujours en quête d'emploi. L'objectif étant également l'amélioration de la fonction publique et de la bureaucratie gouvernementale.

C). Doter le pays d’infrastructures reliant les Régions naturelles les unes aux autres.

Les infrastructures collectives (voies de communication, de télécommunications, production et distribution d’énergie et d’eau, chemins de fer…), en plus de leur impact économique évident sur le pays, constituent aussi un moyen d’aménagement du territoire. L’égal aménagement de tout le territoire national contribue aussi à faire naitre le sentiment d’appartenir au même pays, et d’être également traité par un Etat crédible. Le financement de ces travaux est coûteux, mais des bailleurs et partenaires au développement sont disposés à investir en Guinée :

- assurer un environnement juridique et institutionnel favorable et sécurisé, dans un Etat capable de respecter ses engagements tout en évitant la corruption généralisée et la bureaucratie.

- garantir un environnement sociopolitique stable.

Une Guinée réconciliée et engagée sur la voie de développement sera un pôle économique attractif pour l’ensemble de la Sous - Région. Nous en avons les potentialités. Nous en avons les compétences, pourvu que l’on sache les rassembler autour d’un même projet.

Chers Compatriotes,

Voici donc, en cette fin d’année et au nom de l’U.F.R., les principes essentiels dont s’inspirera notre action, si un jour les Guinéens décident de me confier les destinées de notre pays. Si tel était le cas, comme je le souhaite, le gouvernement que je nommerais et qui sera chargé de mettre en œuvre ce programme d'union nationale et d'action, ne sera pas celui d’un parti, d’une région ou d’un groupe. Il sera compose de tous les enfants du pays, d’où qu’ils viennent, quelle que soit leur appartenance partisane. J'ai souhaite dans cette ambiance générale d'incertitude et même de découragement pour certains de nos compatriotes, vous dire combien, je continue de croire a un destin fait de bonheur partagé pour tous les guinéens. Voilà la raison de mon ambition pour la Guinée, car nous avons le devoir d'offrir une nouvelle perspective à notre pays. Au nom de l’U.F.R., et en mon nom personnel, je vous souhaite une bonne et heureuse année 2010. Que la Paix vous accompagne et que Dieu bénisse la Guinée et protège ses enfants.

Sidya TOURE

Ancien Premier Ministre de 1996 à 1999

Président de l’U.F.R.

Monday, February 15, 2010

Gouvernement de transtion du premier ministre Jean-Marie Doré

1 - Ministère d’Etat chargé de la sécurité et de la protection civile,Général Mamadouba Toto Camara, confirmé

2 - Ministère D’Etat chargé de l’administration du Territoire et des affaires politiques, Dr Néwa Damé

3 - Ministère d’Etat chargé des affaires étrangères et de la francophonie, Mr Bakary Fofana

4 - Ministère chargé des microfinances, emploi des jeunes et de la promotion féminine, Dr Mariame Béavogui

5 - Ministère de la justice, garde des sceaux, Colonel Siba Lolamoum, confirmé

6 - Ministère de la décentralisation et du développement local, Mr Gilbert Ifono

7 - Ministère de l’économie et des finances, Mr Kerfalla Yansané

8 - Ministère du plan, de la coopération internationale et de l’intégration africaine, Mme Zeinab Saifon Diallo, confirmée

9 - Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’éducation civique, Dr Amadou Lélouma Diallo

10 - Ministère de l’enseignement technique te de la formation professionnelle, Dr Saliou Béla Diallo

11 - Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mr Gandi Tounkara

12 - Ministère de l’agriculture, Lieutenant Colonel Kéliti Faro

13 - Ministère de l’environnement, des eaux et forêts, Mr Georges Niankoye Délamou

14 - Ministère des mines et de la géologie, Mr Mahmoud Thiam, confirmé

15 - Ministère de l’énergie et de l’hydraulique,Capitaine Mamdou Sandé

16 - Ministère de l’habitat, Elhadj Mansour Kaba

17 - Ministère du commerce et de l’industrie et de la promotion du secteur privé, M.Mamadou Niaré

18 - Ministère des transports, Colonel Mathurin Bangoura

19 - Ministère de la pêche et de l’aquaculture, Colonel Mamadou Korka Diallo

20 - Ministère des travaux publics, El-hadj Yamodou Touré, syndicaliste

21- Ministère de la fonction publique et reforme administrative, du travail et de l’emploi, Mme Mariama Penda Diallo, syndicaliste

22 - Ministère de la santé et de l’hygiène publique, Dr Ibrahima Sow

23 - Ministère de la jeunesse et des sports, M.Thierno Aliou Diaouné

24 - Ministère du contrôle et des audits,M.Kerfalla Camara

25 - Ministère de la communication, M.Aboubacar Sylla, administrateur

26 - Ministère de la culture et des arts, M.Fodéba Isto Keira

27 - Ministère du tourisme et de l’hôtellerie,Mme Sy Mariame Diallo, opératrice économique

28 - Ministère de l’élevage, M.Mouctar Diallo, NFD

29 - Ministère des Guinéens de l’étranger, M.Lucien Mbendou Guilao

30 - Ministère des postes et télécommunication et des nouvelles technologies,Mr Talibé Diallo

31-Ministre de la solidarité nationale, Mem Nanfadima Magassouba

32-Ministre de l'Alphabétisation et promotion des langues nationales, El-hadj Bamba Sylla

33 - Secrétariat général du gouvernement,M.Sékou Kissa Camara

34 - Secrétariat général aux affaires religieuses, Dr Koutoubou Sanoh